Au moment où elle sortit de sa maison, elle vit un bouc qui stationnait paisiblement là, sur le tarmac, au milieu de la rue principale de son village. Elle fut conscientisée par le risque d’un heurt possible avec une voiture. Elle s’approcha doucement de l’animal qui ne s’effraya pas du tout. Bien au contraire, il se laissa attraper sans un geste de recul. Tout un attroupement de villageois s’était aggloméré à proximité de la bête. Franfran rentra aussitôt dans son garage pour se saisir d’une sangle afin de mettre l’animal en sécurité ; puis elle téléphona à la police pour signaler l’incident.
Ce caprin ne portait cependant pas de marque auriculaire qui aurait pu le tracer. Tout à coup, quelques minutes plus tard, une camionnette s’arrêta à hauteur du bouc et un grand gaillard en sortit sans mot dire et le fit monter en un temps trois mouvements, puis le véhicule s’ébranla.
On entendait les gens s’exclamer en parlant de l’animal : qu’il est beau, qu’il est gentil, on ne va pas l’abattre quand même !
On peut dire que ce bouc avait conquis l’assemblée.
Qui est cet homme, murmuraient ensuite les gens ? Personne ne le savait ! Sauf une jeune fille qui s’engagea : « Moi, je le connais, c’est un petit-cousin ». Fort bien, on était sauvé pour l’identification mais lorsqu’on lui demanda le nom de ce petit-cousin, elle répondit qu’elle ignorait son nom mais qu’il s’agissait d’un certain Logan. C’était « le bouc à Logan ». Une question subsistait encore : comment diable l’homme avait-il pu retrouver et localiser aussi vite son animal ? Cela coule de source pourtant : la petite-cousine avait fait passer la nouvelle de la fugue sur… Facebook !!!
Il flottait dans ma cuisine une drôle… d’odeur.
