et aux conditions climatiques.

En la matière, André Wauters n’a pas manqué de livrer ses recommandations lors des différentes réunions hivernales menées à travers le pays par l’Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave (Irbab).
Le Far, un pilier malgré la disparition de certains produits
Le traitement Far demeure un pilier du désherbage en betteraves. Il est basé sur la combinaison de plusieurs matières actives qui, une fois associées, permettront d’atteindre les résultats attendus.
Le phenmédiphame (Betanal), l’éthofumesate (Tramat) et la métamitrone (Goltix), auxquels est associée une huile, constituent toujours la base du traitement. Plusieurs partenaires foliaires et racinaires leur sont adjoints selon la flore rencontrée. Il peut s’agir de la clomazone, du lenacile, du diméthénamide-P, du triflusulfuron-méthyl, du clopyralide, du quinmerac (généralement associé à d’autres matières actives) et du s-métholachlore.
M. Wauters alerte toutefois les planteurs : « 2024 constitue la dernière année d’utilisation du triflusulfuron-méthyl et du s-métholachlore. Le premier, contenu dans les formulations Safari et Safari Duo Active, ne pourra plus être utilisé au-delà du 20 août. Le second, que l’on retrouve dans le Dual Gold, sera interdit après le 23 juillet ».
Une première alternative au triflusulfuron-méthyl – efficace contre crucifères (séné, colza…), renouées des oiseaux et ombellifères – est le recours au clopyralide (Matrigon) par temps poussant. Le quinmerac, en seconde option, peut également se montrer efficace.
L’Irbab craint que d’autres matières actives, comme le Betanal, un pilier de la lutte contre les chénopodes, disparaissent. Ce qui compliquerait le travail des planteurs… Des essais montrent, en effet, que la lutte contre le chénopode et la renouée des oiseaux serait bien plus difficile sans phenmédiphame.
Les résultats de ces essais permettent à l’Irbab de défendre l’importance de certaines matières actives dans le désherbage betteravier. En parallèle, divers schémas sont mis à l’essai afin de proposer aux planteurs d’autres options, en cas de retrait de l’une ou l’autre matière active.
Suivre la situation et intervenir dès le stade cotylédonaire
Il est nécessaire de maintenir la pression exercée sur les adventices. Pour ce faire, le délai entre Far 1 et Far 2 et entre Far 2 et Far 3 ne devra pas excéder huit jours. La météo peut cependant contrecarrer les plans des agriculteurs…
L’efficacité du traitement sera d’autant meilleure que les conditions rencontrées lui sont favorables. L’institut betteravier rappelle que l’humidité relative doit être élevée (plus de 70 %) et le vent faible durant toute la durée du traitement ; c’est pourquoi on interviendra le matin, très tôt.
Les conditions météorologiques (temps sec ou humide, températures…) influencent également le traitement, tant en matière d’efficacité que de sélectivité. Dans ce cas, les doses d’huile ou d’herbicide ainsi que la nature des matières actives pourront être adaptées.
Le désherbage mécanique pourra être envisagé, si les conditions le permettent, une fois le Far3 effectué. « Les traitements et binages se poursuivront jusqu’à ce que la parcelle soit propre. » Quant aux interventions de pré-émergence, elles ne doivent pas être automatiques et se feront au cas par cas.
