des tendances
divergentes
d’un pays à l’autre

En France, coup dur pour le bio et l’AOP
Pour voir de plus près ce qui se passe au niveau européen, passons d’abord par la France où l’on assiste à une reprise limitée de la collecte. Le début d’année s’est donc révélé plus favorable, alors que 2023 était fort repli. Le mois de février a ainsi affiché une progression de la collecte de 0,5 %, par rapport à l’année passée. Notons toutefois, une dégradation du taux de matière grasse pour mois là alors que les taux en matière protéique continuent de s’améliorer.
Pour l’AOP, le lait serait en fort recul par rapport à l’année dernière. Une diminution qui persiste sur le début d’année. La diminution du cheptel laitier, affectée par la baisse démographique du nombre d’éleveurs, mais aussi la moindre productivité des vaches seraient des éléments explicatifs. La qualité des fourrages d’herbe n’a pas été bonne l’année passée, caractérisée par une faible valeur alimentaire des foins.
Pour le cheptel, toujours en France, on atteint 3,34 millions de têtes. Bien que le recul persiste, il est plus modéré ces derniers mois. Sur le début d’année, on observe une progression des entrées de génisses.
La collecte irlandaise toujours en net recul
Depuis le dernier trimestre, la collecte décroche en Irlande interrompant une décennie de croissance. En cause ? Les conditions météo très défavorables qui ont impacté les volumes produits dans ce pays où une grande partie des vaches sont dans des systèmes à base de pâturage. De plus, l’année passée, l’Irlande a vécu une chute spectaculaire du prix de son lait quand les coûts de production en élevage sont restés élevés. Des évolutions réglementaires sur les nitrates affecteraient aussi la production.
La baisse des volumes irlandais participe à la remontée des prix européens du beurre, les fabrications de ce produit ayant baissé dans le pays.
La Pologne augmente sa production avec la génétique et l’alimentation
La collecte de lait en Pologne poursuit son dynamisme en ce début d’année. Après avoir progressé en janvier de 2,8 % comparé à 2023, c’est encore une hausse conséquente qui est enregistrée en février, avec 3,7 %, année bissextile neutralisée. La hausse de production dans le pays incombe à des changements structurels (accroissement de la taille des troupeaux sur les exploitations et disparition des petites exploitations) et à une augmentation du rendement laitier des vaches. Ces éleveurs s’efforcent constamment d’augmenter la production par le biais de la génétique et de l’amélioration de l’alimentation.
Malgré cette belle dynamique, la Fédération polonaise des éleveurs laitiers alerte sur les coûts de production élevés, exprimant des inquiétudes quant à la compétitivité de leurs produits laitiers sur les marchés étrangers.
