Avril se positionne pour reprendre
une usine de Metex
Le groupe Avril a déposé une offre de reprise pour l’usine d’Amiens de Metex, soit le seul site en Europe à produire de la lysine, utilisée en alimentation animale. Un projet mené, comme il le réclamait, avec le soutien des pouvoirs publics.
Nous vous l’annoncions dans Le Sillon Belge du 18 avril : mettant en avant des difficultés économiques liées à la flambée du sucre et au dumping sur les importations chinoises de lysine, Metabolic Explorer (Metex) avait demandé le 16 mai son placement en redressement judiciaire. Implantée sur trois sites en France, l’entreprise craint donc pour son avenir.
Cependant, dans un communiqué du 3 juin, le groupe Avril a annoncé avoir déposé « une offre pour la reprise de l’activité de l’usine Metex à Amiens », le seul site en Europe à produire de la lysine, un acide aminé utilisé en alimentation animale. Un dépôt confirmé par Metex.
L’offre comprend aussi les activités R&D et commerciales, bref 304 emplois, précise Avril, présent notamment dans les huiles végétales (Lesieur, Puget), la nutrition animale (Sanders) et les biocarburants.
Comme le groupe le réclamait, l’offre bénéficie du soutien public de la région Hauts-de-France, d’Amiens Métropole et du fonds SPI (« géré par la Banque publique d’investissement française pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030 », comme le précise le communiqué).
Avril est le « seul candidat » pour l’usine amiénoise, selon l’Agence France-Presse. L’acquisition est désormais suspendue au verdict du tribunal de commerce de Paris, à la validation « des autorités de concurrence compétentes », ainsi qu’à « la réalisation d’un certain nombre de conditions », indique Avril, sans plus de précision.
Si elle est validée, cette reprise doit intervenir au plus tard fin juillet, indique à l’AFP Rudolph Hidalgo, directeur général adjoint de Metex.
Un sauvetage devenu politique
Son projet de rachat « répond pleinement à l’enjeu de décarbonation », affirme Avril. Selon les syndicats de salariés, la lysine produite en France émet cinq fois moins de carbone que la chinoise. Par ailleurs, note ce groupe, « l’incorporation de lysine dans l’alimentation du bétail permet de réduire le recours au soja importé au profit de protéines végétales locales ».
Dans un communiqué, Metex ajoute que le Belge Maash s’est positionné pour la reprise de son autre usine de Saint-Avold (Meurthe-et-Moselle). Une offre sur laquelle le tribunal doit se prononcer le 25 juin.