Stockage des engrais de ferme au champ: quelles sont les règles… et zones à éviter?
Le fumier constitue une source importante de nitrate. Stocké au champ, il peut représenter un risque pour la ressource en eau. Les réglementations en vigueur définissent un cadre précis pour limiter ces pertes. Protect’eau va plus loin et recommande d’éviter certaines zones particulièrement sensibles afin de mieux protéger la qualité des eaux souterraines et de surface.

Les engrais de fermes pouvant être stockés au champ sont les fumiers, les effluents de volaille (fumiers et fientes) avec au moins 55 % de matière sèche et les composts avec au moins 35 % de matière sèche.
Les zones interdites…
Le Programme de gestion durable de l’azote et le code de l’eau interdisent le stockage en divers endroits :
– dans une zone de prévention de captage rapprochée (zone IIa) ;
– à moins de 20 m d’une eau de surface, d’un puits, d’un piézomètre ou d’un point d’entrée d’égout public ;
– sur un axe de ruissellement (endroit où les eaux qui ruissellent à la surface du sol se rejoignent naturellement et s’écoulent vers l’aval ; ces axes trouvent bien souvent leur exutoire dans un cours d’eau) ;
– en zone soumise à un aléa d’inondation (zone susceptible d’être inondée par débordement d’un cours d’eau ou par concentration du ruissellement dans un vallon sec).
Chaque année, le tas doit être déplacé d’au moins 10 m et un délai de 12 mois doit s’écouler avant de pouvoir revenir au même emplacement.
… et celles qu’il est recommandé d’éviter
Outre les interdictions légales, Protect’eau recommande d’éviter les zones de Contrat captage, identifiées comme contributives à la contamination du captage ; les sols sableux ou sablo-limoneux ; les zones sur substrat carbonaté (karst) et les zones où la nappe phréatique se trouve à faible profondeur.
Pour vérifier rapidement un emplacement, Protect’eau utilise les couches cartographiques de WalOnMap et la carte de sensibilité à la lixiviation élaborée par Grenera, son partenaire scientifique.

Un registre obligatoire pour le stockage
Pour rappel, la durée maximale de stockage du compost et du fumier est de neuf mois. Cette durée tombe à six mois maximum pour les fumiers de volaille et à un mois maximum pour les fientes.
Par ailleurs, l’agriculteur doit consigner annuellement dans un cahier d’enregistrement le numéro de la parcelle, la date de dépôt des tas d’engrais de ferme et de compost ainsi qu’un croquis si plusieurs tas sont présents.
Un feuillet d’enregistrement de stockage au champ est disponible en ligne, à l’adresse suivante : www.protecteau.be/fr/engrais-de-ferme.
Par ailleurs, il est possible de réaliser une cartographie définissant les zones où le stockage doit être évité. Elle reprend le parcellaire de l’agriculteur, les zones d’interdiction de stockage mentionnées par la législation et les zones non recommandées par Gembloux Agro-Bio Tech. Sur demande de l’agriculteur, un conseiller Protect’eau peut générer la carte de son exploitation. Ensemble, ils peuvent ensuite chercher la meilleure localisation pour le stockage, tout en tenant compte des contraintes pratiques rencontrées.
Bien choisir l’emplacement de stockage est donc essentiel pour concilier contraintes agronomiques, réglementaires et protection de l’eau.





