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« Une mutualisation d’efforts et de connaissances »

La connaissance et l’innovation jouent un rôle crucial pour

renforcer la collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème agricole afin de les aider à relever les défis de leur secteur. Encore faut-il qu’elles circulent et soient partagées entre tous ceux qui les produisent et les utilisent. Cette nécessaire interconnexion est rendue possible grâce à des systèmes efficaces de connaissances et d’innovation agricoles (Scia) ou Akis (Agricultural Knowledge and Innovation Systems) que l’on retrouve dans toute l’Europe. En Wallonie, cette initiative a pris la forme de la plateforme « Walakis ». Celle-ci a été officiellement lancée le 19 février dernier à Namur en présence de la ministre Anne-Catherine Dalcq.

Temps de lecture : 4 min

L’Akis s’inscrit dans le cadre de la Pac 2023-2027 et agit tel un élément clef pour le renforcement des Systèmes de Conseil Agricole (Sca) et le développement de projets innovants soutenus par les PEI-Agri (Partenariats européens pour l’innovation en agriculture).

L’Akisdevient un élément central de la Pac

Il met en réseau l’ensemble des acteurs (agriculteurs, chercheurs, conseillers, structures d’encadrement…) qui produisent et utilisent de la connaissance en matière d’agriculture, de sylviculture et de développement rural.

Ce concept a été développé dans les années 1990 et 2000 par l’Ocde et la Fao pour mieux comprendre la façon dont circulent les connaissances et innovations dans l’agriculture. Introduit progressivement à partir de la réforme de 2013, c’est dans la programmation Pac 2023-2027 que l’Akis devient un élément central. Chaque État membre doit en effet intégrer une stratégie Akis dans son plan stratégique national. S’il est déjà très bien structuré aux Pays-Bas, en Finlande, en Allemagne et en Irlande, il est encore relativement fragmenté en Bulgarie, Roumanie, Grèce, et dans les pays Baltes.

Modernisation de l’agricultureet des zones rurales

En Wallonie, la plateforme a été élaborée conjointement par le RwPac (Réseau wallon Pac) et le SPW agriculture, ressources naturelles et environnement qui en assurent la gestion.

Directrice générale du SPW-Arne, Bénédicte Heindrichs a rappelé l’évolution de la Pac au cours de ces dernières décennies. Au-delà de ses objectifs de production agricole et de revenu équitable pour ses acteurs, « elle vise également, depuis 2003, le développement rural, la protection de l’environnement, la biodiversité, le bien-être animal et l’atténuation du réchauffement climatique ».

Pour sa contribution à l’objectif de la Pac de moderniser l’agriculture et les zones rurales, le développement de la plateforme Walakis a été inscrit dans le plan stratégique wallon. « Au niveau de notre région, l’Akis se caractérise notamment par un nombre important d’organismes de conseil » a développé Mme Heindrichs. Cette pluralité offre une richesse en termes de services de soutien et d’échange de connaissances pour les agriculteurs. Il faut néanmoins souligner que cette abondance entraîne également une fragmentation, rendant parfois difficile la coordination et la visibilité des expertises spécifiques de chaque acteur.

L’annuaire de la plateforme compte à ce jour 111 structures wallonnes, un chiffre qui devrait grimper à 140 si toutes la rejoignent. Walakis, c’est aussi 121 experts et de nombreux événements et documents déjà encodés.

Structuration et diffusiondes connaissances

La ministre wallonne de l’Agriculture s’est félicitée de la possibilité, pour les agriculteurs, d’accéder aux résultats des dernières recherches qui auront été partagées par les scientifiques. « La mise en ligne de cette plateforme constitue une avancée importante dans la structuration et la diffusion des connaissances en Wallonie » a avancé Anne-Catherine Dalcq qui a notamment poursuivi en situant l’agriculture comme un secteur « stratégique » face aux défis du changement climatique et des instabilités géopolitiques.

« Nous devons permettre à nos exploitations de continuer à produire dans les meilleures conditions, non seulement pour protéger notre sécurité alimentaire, mais aussi pour garantir un revenu aux agriculteurs » a souligné la Libérale en rappelant que le gouvernement wallon avait pris l’engagement de rendre le secteur agricole plus fort en l’aidant à trouver des débouchés à haute valeur ajoutée et en offrant aux agriculteurs des outils adaptés pour leur permettre de faire face aux défis environnementaux et climatiques.

« Un accélérateur de recherches »

Pour la responsable politique, « la recherche joue un rôle central ». Elle ne doit pas rester «confinée dans les laboratoires, car il s’agit de tester et d’adapter des solutions aux réalités de terrain ».

Et d’enchaîner que « Walakis est bien plus qu’une plateforme numérique, c’est un espace de collaboration, la mutualisation d’efforts et de connaissances, c’est un outil de convergence, un accélérateur de recherches et d’innovations » a synthétisé la ministre libérale qui a insisté sur la formation continue et l’accompagnement des agriculteurs.

Toujours dans le cadre de l’actuelle programmation Pac, le gouvernement a par ailleurs activé la mesure européenne permettant la création de Groupes Opérationnels (voir p. 9).

En 2025, ils seront huit à débuter leurs travaux afin d’identifier et de mettre en œuvre des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux défis du secteur agricole.

Marie-France Vienne

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