autrement : les
nouvelles tendances passées à la loupe
et des nouvelles tendances. Par ailleurs, la science ne cesse
de progresser et révèle constamment des découvertes
intéressantes, qui méritent d’être suivies de près. Paral-
lèlement, ce secteur doit s’adapter afin de répondre
aux attentes des consommateurs. Voici donc un tour
d’horizon des dernières évolutions en la matière.
L’hébergement individuel devenu la cible des critiques
Dans l’élevage des veaux, il faut trouver un juste équilibre entre, d’une part, la garantie de la santé et de la longévité de l’animal, et d’autre part, le maintien de coûts bas et de l’allégement du travail. Avec l’industrialisation de l’élevage, il est devenu normal d’héberger les nouveau-nés individuellement. Les avantages sont multiples. L’éleveur peut ainsi éviter la propagation des maladies, contrôler les animaux et leur appétit de manière individuel. Il peut aussi éviter un comportement de succion entre les jeunes bovins.
Des animaux grégaires…
Certains éleveurs, quant à eux, restent sceptiques et redoutent que l’hébergement des veaux en duo ou en groupe n’engendre plus de problèmes de santé qu’il n’apporte de bénéfices. Toutefois, rappelons que les bovins sont des animaux grégaires. Les veaux recherchent naturellement de la compagnie, un troupeau, et un environnement sans peur, douleur ou stress.
Les résultats des récentes recherches sont particulièrement intéressants à sujet. Ils montrent que les interactions sociales entre ces jeunes bovins présentent de nombreux avantages pour leur vie future. Par exemple, les veaux élevés dès la naissance à plusieurs s’adaptent plus facilement par la suite à de nouveaux groupes, comme lorsqu’ils sont intégrés, en tant que génisses, à un troupeau de vaches laitières. En revanche, ceux vivant individuellement et placés ensemble seulement après le sevrage présentent un comportement agité : ils courent nerveusement dans l’étable et meuglent fréquemment. De plus, ils tombent plus rapidement malades lors de cette phase de regroupement que ceux ayant été élevés ensemble dès la naissance.
Enfin, au-delà du bien-être animal, pour les éleveurs, cet hébergement par pair permet à leurs animaux une croissance quotidienne plus élevée, en raison d’une plus grande consommation d’aliments.
La vie à deux, en pratique
La séparation entre la mère et son jeune
Ce n’est pas seulement l’hébergement individuel des veaux, mais aussi la séparation immédiate entre la mère et son petit qui fait l’objet de vives critiques de la part du grand public. Et comme le secteur agricole doit continuellement s’adapter aux attentes des consommateurs, les premières études vétérinaires et zootechniques sur ce sujet ont vu le jour. Récemment, l’Efsa a publié un rapport recommandant de laisser le veau avec sa mère pendant au moins un jour et au maximum quatre jours avant de procéder à cette séparation.
Étant donné que l’ensemble des élevages laitiers, davantage concernés par cette problématique, ne peut pas être transformé du jour au lendemain, on parle de plus en plus de l’utilisation de « vaches nourrices » ou de « vaches adoptives ». Les premiers résultats montrent que, lorsqu’un groupe de jeunes animaux a la possibilité de téter une vache en bonne santé (et non en quarantaine ou en convalescence), ils souffrent nettement moins de diarrhée et bénéficient, bien entendu, de bénéfices sociaux.
En revanche, dans ce type d’hébergement, il est absolument essentiel de savoir si le troupeau est porteur de maladies comme la paratuberculose ou le mycoplasme, car le contact entre vaches et veaux représenterait alors un risque sanitaire majeur. Il est également très important de respecter les principes de base d’une bonne gestion du colostrum.
Les avantages d’une administration prolongée du colostrum
Le colostrum est l’élément le plus important pour un veau. Il est établi depuis longtemps qu’il en a besoin dans les premières heures suivant sa naissance pour une transmission de l’immunité. À présent, des études montrent qu’une alimentation prolongée en colostrum après les premières 24 h offre des avantages supplémentaires, avec des effets significatifs à long terme sur la santé et les performances de l’animal.
Bien que les veaux absorbent principalement les anticorps dans les 12 à 24 premières heures, la nutrition continue de ce premier lait permet de fournir des substances bioactives qui soutiennent l’immunité et protègent contre les agents pathogènes. Par exemple, la lactoferrine et les facteurs de croissance présents dans celui-ci favorisent la santé intestinale et réduisent le risque de maladie en renforçant la barrière intestinale.
Le lait de transition et le colostrum ajoutés au lait améliorent le développement intestinal et l’absorption des nutriments. C’est particulièrement important, car un système digestif bien développé permet aux bêtes de digérer plus efficacement les nutriments et de passer plus facilement à l’alimentation solide. Il en résulte une croissance quotidienne accrue, directement liée à de meilleures performances lorsqu’ils seront adultes.
Un sevrage plus tardif
L’alimentation lactée représente une période coûteuse dans l’élevage des jeunes bovins à la ferme. Pendant des années, il a d’ailleurs été conseillé de limiter les quantités pour des raisons financières. Il était d’abord recommandé de ne fournir qu’une ration équivalente à 10 % du poids corporel, avant que ce seuil ne passe à un minimum de 15 %.
Aujourd’hui, on sait qu’il est préférable d’offrir des volumes plus importants, voire une alimentation à volonté. Les animaux nourris plus fréquemment au cours de la journée présentent, une fois devenus génisses, une production laitière plus élevée que ceux alimentés, par exemple, seulement deux fois par jour. Une quantité accrue ne réduit pas seulement la faim : elle stimule logiquement la croissance quotidienne avant le sevrage. En outre, cela leur permet de constituer de meilleures réserves corporelles, un atout en cas de maladie.
Une transition plus progressive vers le sevrage est toutefois essentielle. Contrairement aux éleveurs des États-Unis, les agriculteurs européens sèvrent généralement leurs veaux à un âge plus avancé, une manière de procéder soutenue scientifiquement. En effet, les bovins sevrés plus tard et de manière progressive présentent une meilleure croissance, ont moins faim et jouent davantage avec leurs congénères. Tout indique également que ces animaux seront en meilleure santé, même si à l’heure actuelle, il est difficile d’en tirer des conclusions claires et scientifiquement prouvées.
Des génisses parfois oubliées
La gestion des veaux excédentaires
UGent
