des alternatives
et lève le voile sur
ses futures agréations
et un insecticide dédiés à la culture de la betterave.
Désherber les céréalesen l’absence de flufenacet
Notre hôte nous guide tout d’abord dans les essais dédiés au désherbage des céréales. Avec une question : « Alors que le flufenacet, la matière active la plus utilisée à l’automne, va perdre son agréation à court terme, que faire face aux adventices ? ». En effet, Bayer considérait que le Liberator (400 g/l flufenacet + 100 g/l diflufenican) était la locomotive du traitement herbicide…
Le phytopharmacien se tourne donc vers le Mateno Duo (500 g/l aclonifen + 100 g/l diflufenican), précédemment associé au Liberator. Celui-ci se montre efficace contre les dicotylées annuelles et vivaces (camomilles, coquelicots, séneçons…) pour lesquelles un double problème se présente aux agriculteurs : des levées de plus en plus échelonnées et l’apparition de résistances. « Il est d’autant plus essentiel d’essayer de les maîtriser à l’automne, en vue d’éviter leur multiplication au printemps. » Le produit présente aussi un spectre d’action anti-graminée (vulpins, jouets du vent, ray-grass…), mais pourra être associé à un partenaire en fonction de la flore rencontrée.
Pour rappel, le Mateno Duo est agréé en froment, épeautre et escourgeon et peut être appliqué en pré- et en post-émergence. Cette flexibilité permet de traiter le même jour des parcelles présentant des stades différents.
Si un désherbage n’a pu être effectué à l’automne ou si un rattrapage est nécessaire, les opérations printanières pourront reposer sur un herbicide de la gamme Sigma, à base de mésosulfuron. « Dans ce cadre, les essais montrent que les coformulations avec une ou deux autres matières actives apportent une plus-value, comparativement aux produits génériques », constate Olivier Buyze. Enfin, un conseil demeure : traiter au moment opportun et à une dose adaptée à la situation rencontrée.
Assurer la protection fongicide
Du côté des fongicides en froment, ce sont les coformulations à base de prothioconazole que sont Madison, Fandango Pro et Cello Triple qui sont mises en avant. « Le prothioconazole est toujours associé à d’autres matières actives afin de préserver son efficacité mais aussi de booster le traitement », précise notre guide. Appliqués en T1, ces produits apportent la curativité nécessaire pour stopper les rouilles, davantage présentes que la septoriose cette année, bien qu’une intervention préventive, autour du stade 2e nœud, soit toujours préférable. « Leur rémanence permet une protection adéquate de la culture jusqu’à l’application du T2 », ajoute-t-il.
En T2 justement, le phytopharmacien rappelle l’importance de protéger les dernières feuilles, assurant le rendement, et l’épi. À cet effet, il recommande l’application au stade épiaison d’un fongicide à large spectre et longue rémanence de la gamme Xpro (prothioconazole + bixafen) dont le spectre d’action couvre tant les maladies du feuillage (septoriose, rouilles…) que de l’épi (fusariose, microdochium…).
En betteraves sucrières :un traitement de semences etun insecticide en attente d’agréation
Dans l’essai dédié aux betteraves sucrières, Olivier Buyze s’intéresse tout d’abord à un nouveau traitement de semences, en attente d’agréation. Celui-ci protège les jeunes plantules face aux attaques précoces d’insectes souterrains et aériens (altises, atomaires, taupins…) grâce à sa redistribution systémique dans la plante. Cet enrobage ne remplacera toutefois pas le programme contre les pucerons vecteurs de la jaunisse de la betterave, mais devrait permettre une plus grande souplesse dans le positionnement dudit programme.
Un nouvel insecticide devrait également voir le jour. « Déjà agréé en pommes de terre et légumes, il permet de lutter contre les pucerons, entre autres, tout en étant respectueux des auxiliaires et pollinisateurs », précise-t-il.
Du côté de la protection fongicide, la firme dévoilait l’an dernier le Propulse (125 g/l fluopyrame + 125 g/l prothioconazole) permettant de lutter contre la cercosporiose. Faisant intervenir deux nouveaux modes d’action en betterave sucrière, il permet de limiter l’apparition de nouvelles résistances tout en ayant une bonne rémanence.
Après une première année d’utilisation sous le régime d’une dérogation « 120 jours », le produit a obtenu son agréation. On visera un traitement dès l’apparition des premiers symptômes à 1 l/ha (en programme) ou 1,2 l/ha (Propulse seul). Dans le cadre d’un programme, il est conseillé de le positionner en T1, afin de limiter la pression fongique, et d’alterner les matières actives appliquées.
À noter : le produit est également agréé sur rouille, oïdium et alternariose en chicorée.
Toujours au rang de la protection fongicide, le traitement de semences Scenic Gold (200 g/l fluopicolide + 150 g/l fluoxastrobine) est agréé depuis quelques mois. Il permet de lutter contre la fonte de semis (Pythium) et l’Aphanomyces.
En cas d’utilisation de Conviso One
De nouvelles règles s’appliquent à l’herbicide Conviso One (50 g/l foramsulfuron + 30 g/l thiencarbazone-méthyl). En traitement unique, une seule application est désormais autorisée, à 1 l/ha, au stade deux vraies feuilles de la betterave. En double traitement, deux applications, à 0,5 l/ha, sont autorisées jusqu’au stade 8 feuilles étalées pour un désherbage en bandes ne couvrant pas plus de 60 % de la superficie de la parcelle.
« Pour assurer l’efficacité et le maintien sur le marché du produit, il convient de l’utiliser selon ces recommandations. Il est, par ailleurs, obligatoire de mélanger le Conviso One avec, au minimum, un autre herbicide non-ALS afin de limiter l’apparition de résistance », complète Olivier Buyze.
En présence de chénopodes et renouées, mais aussi mourons, fumeterres, arroches, camomilles ou ray-grass, l’essai expose les deux stratégies ainsi que les combinaisons nécessaires avec les herbicides bien connus du système FAR pour obtenir une parcelle propre. Une des stratégies donnant un résultat conforme aux attentes est la suivante : Betanal 1,25 l/ha + Tramat 0,3 l/ha + Convisio One0,5 l/ha + Actirob B 1 l/ha au stade 2 feuilles de la betterave puis, une seconde fois, au stade 8 feuilles. Lors de cette deuxième application, l’ajout de Frontier Elite (0,5 l/ha) est recommandé.
Lutter contre les adventices en maïs
Le dernier atelier se concentre sur le désherbage du maïs, en pré- ou en post-émergence. Dans le premier cas, il est essentiel d’intervenir sur un sol bien rappuyé afin de former le meilleur film radiculaire possible et ce, malgré les conditions sèches rencontrées cette année. Il est possible de travailler avec Adengo TCMax (90 g/l thiencarbazone-méthyl + 225 g/l isoxaflutole + 150 g/l cyprosulfamide), dont le spectre d’efficacité couvre les dicotylées et graminées.
Celui-ci est également agréé en post-émergence, grâce à son safener. Cela confère davantage de flexibilité à l’agriculteur qui serait confronté à des dates de semis décalées.
Au stade 3 feuilles du maïs, Bayer conseille de s’orienter vers la tembotrione (que l’on trouve dans la gamme Laudis) contre les graminées estivales et les chénopodes, morelles… On la complétera d’un produit à base de thiencarbazone (gamme TCMax) en vue d’élargir le spectre contre les renouées, camomilles… tout en assurant la rémanence du traitement.
