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Comment limiter le lessivage du nitrate ?

Les surfaces en prairies, par leur couverture permanente du sol, sont favorables à la qualité de l’eau. Dans les prairies pâturées et mixtes (pâturage et fauche), l’arrière-saison de pâturage doit toutefois être gérée avec attention.

Temps de lecture : 3 min

Cette période de l’année est sensible pour le lessivage du nitrate. L’azote minéralisé et rejeté par le bétail n’est plus autant prélevé par la végétation et les précipitations reprennent. L’azote non prélevé par le couvert prairial, présent dans le sol sous forme de nitrate, risque alors d’être entraîné par les eaux de pluie qui percolent vers les eaux souterraines. Plusieurs solutions existent afin de maintenir le niveau d’APL (Azote Potentiellement Lessivable) de sa parcelle à un faible niveau et limiter ainsi les risques pour la ressource en eau.

Voir la prairie comme un système

Une prairie pâturée peut être vue comme un système « sol – plante – animal », dans lequel le recyclage de l’azote est très important. On estime que 70 à 90 % de l’azote ingéré par le bétail est rendu à la parcelle via ses déjections (pissats et fèces). Dans un tel système, lorsque la fertilisation est raisonnée et que les animaux ne sont pas complémentés, les risques d’excès d’azote dans le sol sont faibles, de même que le lessivage de nitrate vers les eaux souterraines. Cependant, à l’approche de l’automne, certaines pratiques peuvent s’avérer risquées : elles augmentent le déséquilibre entre les apports d’azote d’une part, et le prélèvement par la végétation d’autre part.

Répartition annuelle de la fertilisation

La manière dont la fertilisation azotée est répartie sur l’année influence significativement les pertes en nitrate par lessivage. Ainsi, des chercheurs français ont observé que, à dose annuelle égale, les parcelles recevant des apports plus importants en été avaient un APL en automne plus élevé. Ceci s’explique par le fait que le potentiel de rendement de la prairie diminue à ce moment. De plus, les sols prairiaux, souvent riches en humus, sont chauds et fournissent toujours beaucoup d’azote en arrière-saison. Par conséquent, les fertilisations de fin d’été sont moins bien valorisées et peu utiles. Dès lors, quelle solution appliquer sur le terrain ? Pour réduire le risque d’APL élevé, il est préconisé d’éviter toute fertilisation après le 15 août et de privilégier les apports au printemps.

Affouragement en prairie

L’affouragement en prairie est également une pratique qui peut augmenter le lessivage du nitrate. Donner du fourrage au bétail en fin de saison maintient une charge élevée sur la parcelle, alors que le couvert n’est à ce moment plus en mesure de prélever tout l’azote qui sera libéré par les déjections des animaux présents. Comment diminuer le risque lié à cette pratique ? En évitant, lorsque cela est possible, tout affouragement en prairie après le 15 août. Si les conditions climatiques ne permettent pas de se passer de ces apports, il est alors conseillé de complémenter le bétail en fourrage sur des parcelles éloignées des zones de captage et de déplacer régulièrement la zone d’affouragement au sein de celles-ci.

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