Wal.Agri présente ses nouveautés en céréales d’hiver: «La génétique a un rôle non négligeable à jouer»

« La résistance à la fusariose doit être l’un des principaux critères de choix variétal car c’est un point pour lequel la phytopharmacie ne nous apporte pas de réponse optimale alors que la génétique le peut», expliquent  Thibault Van Wonterghem et Toon Kerkhofs.
« La résistance à la fusariose doit être l’un des principaux critères de choix variétal car c’est un point pour lequel la phytopharmacie ne nous apporte pas de réponse optimale alors que la génétique le peut», expliquent Thibault Van Wonterghem et Toon Kerkhofs.

Le groupe en est persuadé, avec l’évolution de l’agriculture, la génétique a un rôle à jouer dans les années à venir. « C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à trouver la meilleure qualité génétique », dit Thibault Van Wonterghem.

Il s’explique : « Comparons par exemple les résultats de l’année 2015, année sèche, et 2016, où la pression fusariose était importante : en 2015 la différence moyenne de rendement dans les essais du CRA-W entre les meilleures variétés et les moins bonnes était de 1,7 tonne alors qu’elle était de 2,9 tonnes en 2016. La fusariose a donc eu un impact non négligeable sur le rendement. En effet, au niveau fongicide, on dispose de ce qu’il faut contre les maladies du feuillage mais pas contre celles des épis. Nous n’avons pas de molécule ou de schéma qui fonctionne efficacement. C’est là que la génétique fait la différence et qu’il est intéressant de travailler avec des variétés résistantes et plus stables à long terme ».

75 variétés en test

Wal.Agri travaille avec 18 obtenteurs de céréales dans toute l’Europe. Cette année, 75 variétés commerciales ont été mises en test dans les différentes plateformes du Groupe. Une centaine de variétés étaient également en première observation (screening) : « L’objectif, c’est de voir comment ces variétés se comportent sous le climat belge. On réalise des cotations maladies, verse… on collecte toutes les données en provenance de l’obtenteur… Avec toutes ces informations, on peut ensuite anlyser leur potentiel », dit Thibault Van Wonterghem. « Sur 100 variétés, seules 2 ou 3 seront commercialisées. Si on les reçoit à un stade jeune, on peut les proposer au catalogue belge pour une inscription en Belgique et deux années d'essais supplémentaires, si elles sont déjà inscrites dans un autre pays ou à un stade trop avancé du processus, ce n'est pas nécessaire», précise Toon Kerkhofs.

Les essais variétaux froment consistent en une comparaison de parcelles traitées et non traitées. « Cette année, les essais ont présenté pas mal d’oïdium sur l’ensemble de la saison mais il ne s’agit pas de la maladie la plus impactante pour le rendement. On a également noté une petite pression de rouille jaune, très certainement induite par une souche différente des autres années et moins virulente. Nous avons aussi constaté un peu de septoriose en sortie d’hiver mais celle-ci n’est pas montée. Enfin, on a assisté à une explosion de rouille brune dès la fin du mois de mai, à l’épiaison », détaille le responsable semences de Wal.Agri avant de présenter les nouveautés de ces deux dernières années.

En 2017

 KWS Talent, stabilité et haut niveau de rendement

Il commence par la variété fourragère KWS Talent, de l’obtenteur allemand KWS, issue d’un croisement entre Julius et Ligne. Celle-ci est inscrite en Belgique depuis 2016 et est, selon les deux professionnels, l’une des meilleures variétés de la nouvelle génération. « Elle donne aussi de très bons résultats en Allemagne et Hollande. C’est une variété stable avec un haut niveau de rendement et une très bonne résistance aux maladies des épis », disent-ils.

Au niveau de son comportement, elle présente une reprise normale à mi-tardive en sortie d’hiver. Elle épie en même temps que les mi-précoces mais a ensuite une période de remplissage assez longue (de l’ordre du mi-tardif) qui lui permet d’aller chercher tout son potentiel. « Néanmoins, en année où la période de remplissage est écourtée, elle conserve un certain potentiel. C’était le cas en 2015, lors des fortes températures de fin juin où elle a fait 105 % par rapport aux témoins du catalogue belge, un très bon résultat », dit Thibault Van Wonterghem. Sa plage de semis est assez flexible et s’étend d’octobre à décembre.

 Faustus, Albert et Porthus issues du même croissement

Les variétés Portus (inscrite en Belgique en 2016), Albert (2015) et Faustus (2014), de l’obtenteur Strube, sont toutes issues du même croisement.

Ces trois variétés fourragères présentent un très bon poids spécifique, Porthus sortant un peu plus du lot. Cette dernière possède également une très bonne résistance à la rouille jaune, la septoriose et la fusariose. Son comportement est par contre un peu moins bon vis-à-vis de l’oïdium et la rouille brune. Celle-ci a également un meilleur comportement vis-à-vis de la verse que la variété Albert. Elle est recommandée après maïs et sera récoltée en première partie de moisson (précoce à mi-précoce).

« Les variétés Albert et Porthus ont un potentiel de stabilité important. La première n’est développée qu’en Belgique alors que la seconde l’est aussi en Hollande et Allemagne », explique les spécialistes.

 WPB Ebey, un profil maladies exemplaire

La variété WPB Ebey, de l’obtenteur hollandais Wiersum, inscrite en 2015, a montré de bons potentiels de rendement ces deux dernières années. « C’est une variété mi-précoce, assez rustique avec une très bonne capacité de tallage et de grandes feuilles. Cette année, il s’agit de la variété la plus saine entre traité et non traité. Malgré la pression extrême en rouille brune, elle n’en présente presque pas. Elle possède un excellent profil maladies ».

En 2016

 LG Altamont, pour les semis précoces et blé sur blé

LG Altamont de la sélection française Limagrain, inscrite en France en 2015 et en cours d’inscription en Belgique, issue du croisement entre Boregar et Premio est le seul blé barbu de la gamme. La variété est précoce à mi-précoce et photosensible. « C’est-à-dire qu’elle monte en fonction de la longueur du jour et non de la somme des températures. Elle peut donc être semée précocement sans crainte », dit Toon Kerkhofs.

Elle présente un bon comportement face aux maladies et à la verse. « Ses performances sont moyennes par rapport aux autres variétés mais ses rendements sont assez stables. C’est une variété qui fait la différence en situation spécifique, pas en semis « normal » », ajoute-t-il.

 KWS Dorset, championne contre les maladies des épis

Inscrite en Belgique depuis 2015, KWS Dorset se distingue notament grâce à sa haute teneur en amidon, sa très bonne tolérance au chlortoluron et la meilleure résistance à la fusariose constatée actuellement. L’année passée, elle a montré une certaine faiblesse vis-à-vis de la rouille jaune mais cela ne s’est pas confirmé cette année : « Preuve que la souche de rouille jaune de cette année est sans doute différente de celle des années précédentes », dit Thibault Van Wonterghem.

Elle présente également les avantages d’être résistante au piétin verse et à la cécidomyie orange.

Mi-précoce, elle est recommandée en froment après froment et après maïs. « Bien positionnée, elle ne décevra pas et sortira du lot en année difficile », dit Toon Kerkhofs.

Mais encore…

 KWS Smart, rendement paille élevé

Les spécialistes reviennent également sur la variété KWS Smart, inscrite en 2013 en Allemagne et en 2014 en Belgique. Plus tardive, elle possède un bon potentiel de tallage mais ne doit pas être semée trop tard car elle nécessite un bon enracinement.

En sortie d’hiver, elle a un port typique et un redressement horizontal. Au vu de son potentiel de tallage et sa taille, la verse est à surveiller. Elle possède une très bonne résistance à l’oïdium, aux maladies des épis et à la cécidomyie orange. Elle est également tolérante au chlortoluron.

Vibrance Duo, protection et stimulation racinaire

Enfin, Thibault Van Wonterghem présente le nouveau traitement de semences Vibrance Duo de Syngenta, composé de 25g/l de sedaxane et de 25g/l de fludioxonil. Développé exclusivement pour le traitement des semences, le sedaxane a un double effet de renforcement de la protection des semences contre la fusariose et le rhizoctone, et de stimulation de la vigueur racinaire.

« L’année passée, la fusariose a fait des dégâts. Cela a eu un énorme impact sur la qualité et le pouvoir germinatif des semences cette année. Ce traitement apporte une garantie quant à la bonne germination et l’obtention d’une plante saine et robuste après semis », dit-il. « Son effet sur le développement racinaire peut également être avantageux dans des situations difficiles de sols secs et de semis tardifs car il permet un meilleur prélèvement des nutriments et une meilleure absorption ».

Ce double effet positif influence le rendement. «Les résultats de 59 essais différents réalisés sur plusieurs années et à différents endroits en Belgique et en Hollande montrent une augmentation moyenne de rendement de 146kg/ha par rapport à un traitement standard», conclut-il.

Le traitement est homologué en Belgique depuis le mois de mars et sera disponible lors des prochains semis.

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