Faites ce que je dis, j’en récolterai les lauriers!
Hier, le géant agroalimentaire Danone a annoncé « qu’il comptait réduire de 30 % d’ici à 2030, par rapport à 2020, les émissions de méthane liées à l’élevage des vaches qui fournissent ses usines en lait frais ».
On pourrait penser que la multinationale a d’autres moyens de limiter ses émissions mais, celle-ci estime visiblement qu’il est plus aisé de contraindre ses « collaborateurs » à se remettre en question plutôt que de travailler sur ses propres manquements.
À l’AFP, Jeanette Coombs-Lanot, porte-parole du groupe, déclare ainsi : « On va voir comment on peut améliorer les pratiques de façon générale sur les fermes » et de citer des leviers « tels le recours à des races moins émettrices, l’optimisation des régimes alimentaires, le maintien prolongé en production des vaches… ». Non contente de s’engager à la place de ses producteurs, l’industrie entend donc également leur apprendre leur métier, ainsi qu’aux professionnels qui les soutiennent déjà. Est-il encore nécessaire de rappeler que, dans cette partie du globe, le questionnement au sujet des émissions est déjà chose courante dans les exploitations. Des efforts contraints et volontaires sont déjà faits non sans difficulté, avec beaucoup de critiques et très peu de soutien.
L’industrie fait part de ses exigences et ambitions mais ne livre que très peu d’informations sur les moyens mis en œuvre pour aider les principaux concernés à y répondre. Dans la foulée, ils ne récolteront certainement à nouveau qu’un peu plus de charges, de pression et des produits de plus en plus standardisés, sans parler du portrait médiocre que l’on fait encore d’eux.
Il est désolant de constater que ces beaux objectifs ne contribuent probablement qu’à redorer le blason de nos amis les transformateurs – marketing quand tu nous tiens – et incriminent encore et toujours la même cible. Il y a certainement des efforts à faire mais l’entreprise ne concerne pas un secteur unique. Il est venu le temps de prendre chacun ses responsabilités et de s’imposer ce que l’on exige de l’autre.
