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D’une conférence-débat à une autre: le grand écart!

Le 9 mars eut lieu dans l’entité des Bons Villers, une conférence organisée par l’administration communale ; comme il se doit, le médiateur était le bourgmestre (Mr Perin) ; si d’aucuns auraient pu craindre une orientation particulière de sa part, il n’en fut rien et ses interventions furent parcimonieuses et équilibrées… soit le rôle du parfait médiateur.

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Le premier orateur (Mr Christian Walravens) présentait et défendait une agriculture conventionnelle et raisonnée dont l’évolution depuis des décennies avait permis une autosuffisance alimentaire de l’Europe mise en concert avec une capacité d’exportation vers des régions du monde moins favorisées. Son analyse très rationnelle permettait de cibler l’importance des techniques agricoles et notamment de la chimie. Il défendait l’ensemble avec une logique et un réalisme implacable, on sentait son profond attachement au monde rural dont il faisait l’apologie.

Le second orateur (Mme Julie Vandamme) chargée d’un parcours très scientifique et présidente de « Nature et Progrès » était chargée de présenter une approche différente où les contraintes environnementales, les pressions de toutes espèces et nature, très souvent non fondées, auraient pu contrarier le bon équilibre du débat.

Fort heureusement, et comme il se doit, tout fut harmonieux et enrichissant.

Quant à l’autre conférence-débat, organisée par la FWA, elle s’est tenue le 06 mars en ses locaux à Gembloux ; il s’agissait d’une soirée sur réservations et présentait un sujet ciblant l’Économie Wallonne s’intitulant « Est ce grave docteur ? ».

L’orateur nous semblait prestigieux : Mr Étienne de Callataÿ, brillant économiste, professeur d’université, CEO et cofondateur d’Orcadia, conseiller dans bon nombre de cabinets ministériels… on lui attribue de très nombreuses publications… une véritable référence en matière d’Économie !

Il devait inonder la salle de chiffres, tableaux (absices-ordonnées) et explications diverses pouvant passionner bon nombre de personnes présentes, personnes motivées par le sujet allant de secrétaires vers des président(e)s ou anciens président(e)s, alliant de plus un bon nombre de représentants de la CBB ou encore des associations agricoles en général (bio et raisonnée). Une cinquantaine de personnes était en attente d’un exposé bien ficelé et un rendu rationnel.

La présentation débuta, comme il se doit, par l’inflation, le taux de chômage, l’influence de divers éléments extérieurs tel que le Brexit, Covid ou encore la guerre en Ukraine ; malheureusement et au bout de plus ou moins 45 minutes, l’orateur prit la tangente vers des propos plutôt extrêmes où il imposait au secteur agricole un changement radical et très rapide !

Stipulant son statut de végétarien, ce qui est un choix personnel, il se lança dans un monologue interpellant par côté agressif et moralisateur.

D’une agriculture bio et intégriste, en passant par le lait de soja dans les biberons des nourrissons, le retard dans la suppression des « NIC » en betteraves, pour s’attarder sur le prix bien trop élevé du foncier agricole, alors qu’il considère que la rareté des terres n’existe pas… se contredisant à de nombreuses reprises au passage, puisque le principe de « l’offre et la demande » est bien une base en économie.

En plus de ces nombreuses dérives, l’attitude de l’orateur nous est même apparue surnaturelle et intemporelle !

À la fin de la réunion Mme Streel le remercia et l’invita à venir visiter différents types d’exploitations en région wallonne dont une spécialisée en BBB. Sa réaction fut sanguine, refusant pratiquement les remerciements et s’emportant enfin sur la pratique de la césarienne.

Nous retrouvant tous dubitatifs, nous avons dès lors pris le verre de l’amitié sans notre orateur, parti sans un mot et dans la précipitation. Nous venions d’assister à un « One-Man-Show » mais sans l’humour qui l’accompagne !

Au vu de pareille attitude, ne faudrait-il pas qu’à l’avenir nos journalistes et politiques décideurs fassent preuve de davantage de discernement dans le choix des « experts » qui devraient également faire preuve de bon sens, de logique rationnelle et en plus de leurs compétences d’une fibre rurale profonde et certaine ?

E.L. Rèves

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