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Céréales: lamétéo appelle une remise à niveau...

Les escourgeons ont maintenant atteint le stade 1er nœud (BBCH 31) dans la majorité des parcelles du réseau d’observation du CePiCOP. Néanmoins, 7 d’entre elles sont encore au stade épi à 1 cm (BBCH 30).

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La pression en rouille naine est actuellement non négligeable dans les variétés sensibles. De même, certaines parcelles emblavées avec des variétés sensibles à l’helminthosporiose, à la rhynchosporiose ou à l’oïdium peuvent présenter des niveaux d’infection qui dépassent les seuils d’intervention. Dans ces cas-là, un premier traitement fongicide pourra être envisagé. Les infections observées sont cependant très variables d’une variété à l’autre et même d’un site à l’autre. Les températures froides de cette semaine ne sont pas idéales pour l’application de fongicides car elles risquent de limiter l’action de ces derniers. Les températures annoncées à partir de ce week-end semblent plus clémentes. Il vous reste donc du temps et nous vous encourageons fortement à aller visiter vos parcelles et à déterminer la nécessité d’un traitement ou non suivant les seuils d’intervention (voir édition du 30/03/23). Si l’un des seuils est dépassé et si la culture a atteint ou dépassé le stade 1er nœud (BBCH 31), une première application de fongicide (T1) pourrait être envisagée à partir de ce week-end. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète des escourgeons.

Pour rappel, et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :

– ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison,

– n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison,

– n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison.

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1. La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection en rouille naine et/ou en rhynchosporiose. Le prothioconazole excepté, ils ne sont cependant plus très efficaces contre l’helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active. Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH 39) afin de profiter de leur rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1, elle ne pourra plus être appliquée en T2. Cette solution n’est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.

Céréales à désherber…

Les conditions climatiques du mois de mars n’ont offert que peu d’opportunités pour désherber les céréales. Les conditions redeviennent favorables et, si la portance des sols le permet, il est maintenant temps de désherber les parcelles qui n’ont pas encore pu l’être.

Depuis deux ou trois semaines, les adventices se sont développées : veillez à bien adapter la dose des produits sélectionnés au stade actuel des adventices présentes. Il peut également être utile de vérifier l’efficacité des traitements réalisés avant l’hiver et de prévoir un rattrapage si nécessaire.

… et à réguler

Cette année est caractérisée par un risque de verse plus élevé qu’à l’accoutumée. Afin de garantir l’efficacité des régulateurs, il importe de pulvériser par « temps poussant ». Cela signifie des températures minimales supérieures à 0-2ºC (pas de gelées nocturnes) et des températures moyennes supérieures à 8-10 ºC le jour de l’application et les trois jours qui suivent. Les conditions climatiques attendues fin de semaine devraient donc être propices à l’application des régulateurs.

En escourgeon, en cas de risque de verse accru (variété sensible et/ou forte disponibilité en azote), des produits à base de trinexapac, prohexadione, et chlorure de mepiquat peuvent être appliqués, éventuellement avec le fongicide, dès le stade 1er nœud. En cas de faible risque, l’application d’un régulateur à base d’ethephon pourra être reportée au stade dernière feuille (BBCH 39).

En froment, épeautre et triticale, l’application classique de chlorure de chlormequat a lieu au stade épi 1 cm. En cas de risque de verse accru (variété sensible et/ou forte disponibilité en azote), ce traitement peut être renforcé ou relayé par un partenaire.

Seconde fraction en froment ?

En froment, la plupart des semis réalisés durant le mois d’octobre ont maintenant atteint le stade épi à 1 cm (BBCH 30). Si ce n’est déjà fait, le deuxième apport d’un schéma en trois fractions peut donc être appliqué sur ces parcelles. Les emblavures implantées à la mi-novembre et à la mi-décembre sont toujours en plein tallage et ne sont donc pas encore concernées par la seconde application.

Si vous travaillez sous forme liquide, il est généralement recommandé, dans la mesure du possible, de réaliser ces apports lorsque les températures ne sont pas trop élevées, en absence de vent et juste avant une pluie. Un passage réalisé dans de bonnes conditions permet de réduire considérablement les pertes d’azote par volatilisation et de maximiser la valorisation de ces apports par la culture. Il est également important de rappeler que l’utilisation d’azote liquide est à proscrire si les températures sont négatives ou trop élevées et en cas de journée fortement ensoleillée. Les conditions climatiques prévues pour la fin de semaine (températures plus douces et faibles précipitations) seront plus adaptées pour ce type d’application.

Si vous travaillez en solide, il est également conseillé d’appliquer l’engrais avant une période de précipitations afin de maximiser l’efficacité de cet apport. Les pluies faciliteront ainsi la mise à disposition de l’azote pour la culture.

C. Bataille

, Groupe « maladies », CePiCOP

F. Henriet et B. Van der Verren

, Groupe « phytotechnie », CePiCOP

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