Pommes de terre: attention aux doryphores dans vos parcelles!

L’excès de feuillage généralement observé permettant de compenser la défoliation n’est pas présent cette année. Les plantes attaquées par le doryphore risquent d’être fortement impactées par cet insecte. Nous vous recommandons donc d’observer vos parcelles à la recherche d’adultes, de pontes ou de larves.

Dans quelle situation suis-je ?

Trois situations peuvent se rencontrer

A ucun doryphore n’est observé : aucun traitement n’est nécessaire, mais il est important de poursuivre hebdomadairement la recherche de foyers. Des doryphores adultes en phase de dispersion pourraient s’implanter et pondre. Les larves pourraient se développer très rapidement dans la culture vu les températures élevées. Aux environs de 30ºC, le temps de développement entre l’œuf et la fin du dernier stade larvaire est estimé à environ 2 semaines alors qu’il faut compter une semaine de plus aux alentours de 20ºC. Ensuite une nymphose d’environ une semaine se produira dans le sol avant de donner la 2e génération.

Des doryphores adultes sont présents, mais pas encore en ponte: Si la culture se développe lentement et que plusieurs adultes par plante sont observés menaçant le feuillage, un traitement ciblant les adultes doit être appliqué sur la zone touchée pour éviter leur reproduction. Plusieurs matières actives ont un effet sur les adultes (chlorantraniliprole, cyantraniliprole, spinosad (ce dernier, aussi agréé en bio). Elles sont à préférer à des matières actives comme l’azadirachtine (majoritairement efficace contre les larves et agréé en bio) ou les pyréthrinoïdes (problème de résistances et de sélectivité à l’égard des insectes utiles).

De s doryphores adultes et des pontes ou larves sont observés: Un traitement sera recommandé si deux foyers (2 à 3 pieds avec des œufs ou des larves) sont détectés par are ou 1 plante sur 3 avec des larves. Un produit ciblant les jeunes larves sera préféré pour stopper la défoliation le plus rapidement possible. Tous les produits agréés peuvent convenir en respectant les conditions d’application. Toutefois, au vu des résistances détectées dans les populations de doryphores, il est déconseillé d’appliquer en 1er traitement des pyréthrines naturelles ou de synthèse (pyréthrinoides : cyperméthrine, esfenvalérate, deltaméthrine, gamma-cyhalothrine, lambda-cyhalothrine). De plus, les pyréthrines et pyréthrinoïdes se dégradent rapidement à la lumière solaire. Ils sont aussi moins efficaces à des températures dépassant les 25ºC. Si toutefois, vous optez pour ces matières actives, il sera primordial de privilégier un traitement par temps couvert et de préférence le matin ou le soir. Il sera d’autant plus important de vérifier l’efficacité du traitement le lendemain du traitement.

Pour éviter le problème d’apparition de résistances aux insecticides dans les populations de doryphores, il est utile de rappeler l’importance d’alterner le mode d’action (Groupe, tableau 1) pour le deuxième traitement si celui-ci est nécessaire.

Cibler les foyers

En résumé, s’il y a de nombreux doryphores dans la parcelle et que la culture est faiblement développée ou fortement stressée, un premier traitement à base d’une des matières actives listées dans le tableau 2 devra être appliqué en localisé sur le ou les foyer(s) si toute la parcelle n’est pas concernée. Les pyréthrines naturelles et pyréthrinoïdes ne sont pas conseillés vu la perte d’efficacité avec des températures dépassant les 25ºC et la présence de résistances à ces substances actives.

D’après Louis Hautier,