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Gagner en résilience pour faire face aux hivers doux

Nul ne peut nier que les hivers que nous rencontrons actuellement ne sont pas aussi froids qu’il y a plusieurs décennies. Ce n’est pas sans impact sur le monde agricole qui doit, désormais, tenir compte de ce nouveau paramètre.

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Les hivers que nous rencontrons sont de plus en plus chauds. Ainsi, l’hiver 2022-2023 se classait parmi les quinze plus chauds enregistrés depuis 1900. Une telle situation n’est pas sans conséquence pour les agriculteurs et horticulteurs qui font face à des périodes de froid moins longues.

« Bien que ce phénomène soit moins connu que les sécheresses, canicules ou encore gels tardifs du printemps, le manque de froid durant l’hiver perturbe aussi les cultures. Or ces températures douces touchent un secteur déjà fortement impacté », constate le député wallon Nicolas Janssen, qui n’a pas manqué d’interpeller le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus, à ce sujet.

Par le biais d’une question écrite, M. Janssen a, notamment, demandé si « les différents scénarios modélisés quant aux pratiques agricoles qui permettraient d’atténuer les impacts des changements climatiques prennent en compte les hivers plus doux » mais s’est également intéressé à ce qui était fait pour prévenir et sensibiliser les agriculteurs et horticulteurs concernés par cette problématique.

Une diversité de cas possibles

Se basant sur les données météorologiques relevées à Uccle par l’Institut royal météorologique, le ministre Borsus détaille que « dans son ensemble, l’hiver 2023 ne se démarque pas de façon significative de la normale ». Notons, toutefois, que tenant compte de la période de référence 1991-2020, il s’agit de la cinquième fois qu’une situation sans aucun jour d’hiver (température maximale inférieure à 0ºC) a été observée. « Il semblerait que ce phénomène tende à s’accentuer mais l’impact d’une telle évolution sur les cultures se présente avec une moindre acuité que des phénomènes intervenant à des périodes plus critiques que celles du repos végétatif. »

Sur le terrain, une période de sortie d’hiver douce suivie de gel important peut causer de gros dommages en arboriculture, viticulture et horticulture. Mais la douceur automnale peut également s’avérer problématique : elle permet un fort développement en entrée d’hiver et peut conduire à une plus forte sensibilité au gel (en colza, par exemple). L’absence de gel peut aussi mener à un défaut de destruction naturelle d’intercultures que l’on a voulues gélives et qui vont être plus difficilement détruites sans recours aux herbicides.

« Face à cette conjugaison de facteurs et à la diversité des cas possibles, il est nécessaire d’intégrer le risque d’hiver doux dans une réflexion plus large et de favoriser de manière générale des agrosystèmes plus résilients : assolements diversifiés, associations d’espèces, vie du sol active. », estime Willy Borsus. Ces objectifs sont soutenus par la Wallonie au travers de ses Centres pilotes, du Centre wallon de recherches agronomiques mais aussi en collaborant avec divers partenaires.

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