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Libre-échange UE-Australie: «Il faut une bonne solution sur la question agricole»

La mission économique belge en Australie, qui a débuté cette semaine, se déroule alors que des négociations stagnent entre l’UE et l’Australie pour dégager un accord de libre-échange (ALE). Le vice-président wallon et ministre de l’agriculture, Willy Borsus, note depuis Sydney que la Wallonie reste très attentive aux discussions sur le volet agricole, notamment les potentiels échanges sur la filière bovine, le sucre et le lait.

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Le ministre libéral wallon, qui participe à la mission économique aux côtés de la princesse Astrid, rappelle que les accords de libre-échange « dans l’immense majorité des situations se traduisent ensuite par une augmentation du commerce, de l’activité de nos entreprises ». Dans le cas d’un potentiel accord avec l’Australie, les secteurs wallons qui pourraient en tirer des avantages importants sont le pharmaceutique, les sciences de la vie et l’alimentaire, pointe-t-il.

La Commission européenne avance que l’accord permettrait d’augmenter le commerce de biens entre l’UE et l’Australie de 33 % et de service de 8 %, générant jusqu’à 3,9 milliards de dollars au PIB européen d’ici la fin de l’année.

Après cinq ans, les négociations pour dégager cet ALE entre le bloc européen et le pays d’Asie-Pacifique devaient aboutir cet été. Mais en juillet, le 15e round de négociations n’a pas permis de déboucher sur un terrain d’entente.

Parmi les pierres d’achoppement figurent les questions des produits agricoles. « Il est important qu’il n’y ait pas dans les contingents qui sont accordés un risque de déséquilibre d’impact sur le marché européen et singulièrement sur le marché belge », pointe M. Borsus. Pour les agriculteurs wallons, les filières sensibles sont celles de la viande de bœuf, du lait et du sucre.

« On sait qu’en ce qui concerne les produits agricoles, il y a aujourd’hui déjà une grande volatilité des prix au niveau européen, avec une forte pression sur les prix. Dès lors, la question agricole est une des questions principales qui fait qu’aujourd’hui, tant qu’il n’y a pas de solution raisonnable, elle reste un point d’attention majeur avant toute signature d’un accord de libre-échange », poursuit-il.

« Il faut une bonne solution sur la question agricole, comme des contingents d’importation et d’exportation qui soient raisonnables, adaptés à la situation agricole que l’on rencontre maintenant en Europe », ajoute-t-il.

La Fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia), qui participe aussi à la mission économique en Australie, pointe à ce titre que « la Belgique demande des clauses de sauvegarde solides pour protéger les secteurs de la viande et des produits laitiers d’une trop forte concurrence australienne ».

Les agriculteurs australiens sont aussi inquiets de l’état actuel des négociations. La fédération fermière australienne (National Farmers Federation) a enjoint Canberra de se retirer d’un mauvais « deal ». « À l’heure actuelle, l’offre sur la table nous désavantagerait considérablement par rapport aux agriculteurs de pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Amérique du Sud, elle ne serait pas commercialement intéressante pour l’agriculture australienne, et ce pour pratiquement tous les produits de base », a pointé la présidente Fiona Simson, citée par le média public australien ABC.

Les négociateurs européens et australiens doivent à nouveau se réunir en fin de mois. La ministre des Affaires étrangères belge Hadja Lahbib (MR) rencontrera le ministre australien du commerce Don Farrell mercredi à Canberra.

(Belga)

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