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Dossier boiteries : les repérer le plus rapidement possible

Synonyme de souffrances animales, mais aussi de pertes économiques, les boiteries sont un fléau redouté par la majorité des éleveurs. HappyMoo, une étude axée sur le bien-être des vaches laitières, s’est penchée sur cette problématique.

Temps de lecture : 3 min

Selon cette étude européenne, cofinancée par la Région wallonne, 90 % des boiteries concernent directement les pieds des bovins, et plus précisément, dans 8 cas sur 10, ce sont les postérieurs qui sont atteints. Quand ce n’est pas le pied qui est touché, de multiples origines sont possibles (atteintes osseuses, articulaires, musculaires, nerveuses…).

Dès lors, comment repérer rapidement et efficacement les animaux qui en souffrent ? Pour y parvenir, un seul mot d’ordre : observation. Une attention toute particulière pouvant être réalisée lors de plusieurs moments clés de la vie du troupeau.

Au cornadis : une ligne du dos courbe, des aplombs en rotation, des jarrets serrés, une suppression d’appui partielle ou totale sont des signes d’alerte. Un appui uniquement en pince peut évoquer de la Mortellaro.

En salle de traite : identifier les vaches qui cherchent à soulager un membre, rincer avec un jet d’eau basse pression les pieds pour faciliter l’observation.

Lors du nettoyage des aires de vie : repérer les animaux avec des difficultés à se relever.

En déplacement : les vaches arrivant inhabituellement en dernier peuvent souffrir de boiteries. Les critères d’alerte à avoir en tête sont un déplacement inhabituellement lent, un rythme irrégulier, un report de poids sur un membre en particulier (celui qui est sain), un dos arqué, un positionnement de tête anormalement bas ou un balancement excessif de la tête (pour compenser le déséquilibre induit par la boiterie).

L’un des animaux présente l’un de ces symptômes ? Pas de temps à perdre puisque la prise en charge d’une bête boiteuse doit être la plus rapide possible. Réalisée trop tardivement, la maladie pourrait s’aggraver, avec pour conséquences une évolution vers des lésions sévères et plus difficiles à traiter, mais aussi des pertes économiques directes et indirectes pour l’exploitation. Un parage devra être pratiqué pour identifier les lésions et ainsi adapter au mieux le traitement.

De plus, comme le signalent cette étude menée notamment par le Cra-W, Elevéo et l’Ulg, il n’est quasiment jamais nécessaire de recourir à une injection d’antibiotiques en premier recours lorsqu’un animal boite. La seule lésion concernée par ce traitement est le panaris. Or, celui-ci n’est présent que chez 2 % des vaches boiteuses.

Objectif : moins de 5% de boiteries sévères

« L’objectif minimal est d’avoir 85 % de vaches saines et moins de 5 % de boiteries sévères, a fortiori dans les trois premiers mois de lactation et chez les primipares. Quand le taux de vaches boiteuses excède 30 % et/ou la fréquence de boiteries sévères dépasse 8 %, l’impact pour l’élevage est déjà bien trop important ».

Une réflexion globale est donc à mettre en place avant que la situation n’atteigne de telles proportions. Cette approche reposera sur un diagnostic troupeau, via le parage, pour identifier les principales maladies en cause, sur l’identification des principaux facteurs de risque, leur élimination et enfin sur l’établissement d’un protocole personnalisé, individuel et collectif, de traitement et de prévention.

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