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Destruction des Cipan: un compromis entre dates réglementaires, objectifs agronomiques et fenêtres météorologiques

Le choix de la date et de la technique de destruction des couverts dépendent non seulement des caractéristiques du mélange à détruire mais également de son développement, du mode de gestion de l’exploitation et du calendrier réglementaire. Retour sur quelques conseils agronomiques en fonction de la « nature » de la couverture hivernale.

Temps de lecture : 3 min

Le mode et le calendrier de destruction des couvertures hivernales doivent répondre aux règles du programme de gestion durable de l’azote (Pgda) et peuvent, selon les cas, également devoir répondre aux exigences de la BCAE 6 « Couverture minimale des sols », de la BCAE 8 « Surfaces et éléments non productifs » et de l’éco-régime « Couverture longue du sol ».

En ce qui concerne les techniques de destruction, il faut veiller à ce qu’elles soient adaptées à la sensibilité des espèces et aux conditions météorologiques du moment. Une destruction réalisée dans de bonnes conditions contribue à garantir la décomposition des résidus et à éviter les problèmes de ressuyage au printemps. Quant au stade de développement au moment de la destruction, il détermine l’effet engrais vert pour la culture suivante.

Stade de destruction et effet engrais vert

La couverture hivernale, en se décomposant, libère de l’azote qui sera alors disponible pour la culture suivante. Le bénéfice attendu pour la culture suivante (l’effet engrais vert), dépend du rapport carbone/azote (C/N) du couvert enfoui et de sa biomasse.

Un couvert détruit vert et/ou un mélange contenant des légumineuses se décompose plus rapidement qu’un couvert lignifié. Dans le cas d’une moutarde fortement lignifiée par exemple, la décomposition peut même induire une faim d’azote.

Si le rapport C/N est favorable, on observe que plus la biomasse est importante au moment de la destruction, plus l’effet engrais vert est important (voir tableau 1). Au moment où le calendrier réglementaire autorise la destruction, il est donc parfois intéressant, si les conditions climatiques sont toujours favorables au développement du couvert, de le laisser en place pour maximiser son intérêt agronomique et environnemental. On rentabilise ainsi l’investissement réalisé.

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Le travail de destruction peut être planifié en commençant par les parcelles semées plus tôt et/ou qui présentent une bonne biomasse. L’objectif est d’atteindre 2 à 3 t de MS/ha (ou un minimum de 1,5 t). Cela représente au minimum un couvert atteignant la hauteur du genou.

Techniques de destruction

Les techniques de destruction sont d’ordre climatique (gel), mécanique (labour, travail du sol, broyage, roulage ou hersage) ou chimique (herbicide).

Les principaux avantages et inconvénients de ces méthodes ainsi que les espèces adaptées à chaque type de destruction figurent dans le tableau 2. Dans le cas de mélanges, le mode de destruction doit être choisi en fonction de l’espèce la plus difficile à détruire.

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En période hivernale, ce sont les conditions de portance des sols qui constituent le principal facteur limitant. Pour s’affranchir de cette contrainte, on peut choisir des espèces plus sensibles au froid au moment de l’implantation. Un couvert est, par ailleurs, d’autant plus sensible au gel qu’il est bien développé ou en fin de cycle.

Pour renforcer l’action du froid, certains agriculteurs effectuent un passage avec un outil, là où la portance le permet ou sur sol gelé. Rouleaux, broyeurs, outils à disques, semoir « type rapide » blessent plus ou moins fortement le couvert et brisent des tiges. Cette action est favorable à la décomposition de la biomasse.

De manière générale, en cas de destruction mécanique, il est préférable d’enfouir superficiellement le couvert pour favoriser sa décomposition.

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