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Gaz à effet de serre en agriculture: ne nous trompons pas de coupable!

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J’ai lu avec une certaine consternation l’étude publiée par Thierri Walot dans Le Sillon Belge les 16 et 30 novembre. Je ne conteste pas la vérité des données, mais je m’irrite sur la confusion dégagée par cette étude. Confusion qui engendre une impossibilité à lutter contre le réchauffement climatique sur ces bases. Si M. Walot avait fait la même étude sur la forêt primaire amazonienne, la forêt encore vierge donc, il en aurait également conclu que celle-ci est émettrice nette de gaz à effet de serre (GES).

De quoi parlons-nous ? De réchauffement climatique ou du climat originel ? À son niveau, chaque être humain est aussi émetteur net de GES : notre température corporelle est de 37ºC ; à chaque expiration nous rejetons du CO2, quatre fois moins qu’une voiture je l’admets, mais nous respirons 24h sur 24h, ce qui est rarement le cas pour la voiture. Peut-être qu’en plus, nous avons une voiture, peut-être que l’on utilise le numérique, peut-être que l’on se chauffe, peut-être que l’on utilise l’avion ou toute autre technologie émettrice nette de ce CO2.

Depuis ma naissance, la population mondiale a été multipliée par quatre et, à l’époque, ma famille ne disposait pas de voiture. C’est cette évolution et bien d’autres choses encore qui contribuent au réchauffement du climat. Si comme M. Walot le démontre, les prairies sont émettrices de CO2, il n’en est pas moins vrai qu’elles sont des poumons verts. Si leurs sols saturés en carbone, comme celui de la forêt tropicale, n’a plus la capacité de stocker ce CO2 polluant notre atmosphère, le végétal a lui, par photosynthèse, la capacité de le déstructurer et de l’assimiler. Le CO2 est essentiel à la croissance des plantes qui en rejettent l’oxygène indispensable à notre survie.

L’équilibre climatique c’est cela : les excréments de la vie animale dont nous faisons partie, digérés par les micro-organismes décomposeurs, sont destinés à nourrir le végétal. L’oxygène émis par les plantes nettoie les impuretés véhiculées par notre sang qui les rejette via notre respiration, en deux atomes d’oxygène pour un de carbone, le fameux CO2.

Si un enfant a de la fièvre, doit-on s’attaquer à l’enfant ou à la cause de la fièvre ? La réponse est évidente : « la cause de la fièvre ». Et bien, pour résoudre le réchauffement climatique, c’est pareil, rien ne sert de s’attaquer au climat originel, en l’occurrence ce poumon vert naturel qu’est l’agriculture.

Pourquoi ne pas s’attaquer au plus abondant des GES, c’est-à-dire la vapeur d’eau, les nuages… J’ai été membre pendant 22 ans de la commission environnement des UPA et de la FWA : d’après mes archives, les nuages issus de la vapeur d’eau représentent 90 % des GES. Or, on n’en parle très peu, ils sont absents des « tartes » qu’on nous présente. Ces « tartes » concernent : l’industrie, le transport, le résidentiel, l’énergie, le tertiaire et… l’agriculture !? Hormis l’utilisation d’énergies fossiles pour son exploitation, cette dernière est une intruse. Monsieur Walot se trompe-t-il ? Ou alors cherche-t-il un bouc émissaire quand il s’attaque à la terre et au bétail ?

Bon ! Pour y voir plus clair, résumons-nous ! Si 90 % des GES sont des nuages, la fameuse tarte ne représente plus que 10 % des GES et le méthane des vaches moins de 1 %, pas de quoi en faire tout un fromage. Et ce, d’autant plus que le méthane naturel émis de façon stable par les herbivores ne subsiste, en un cycle vertueux, que 12 ans dans l’atmosphère contre 500 à 600 ans pour le CO2. Difficile de revenir en arrière pour ce dernier. Et n’oublions pas de signaler les bactéries atmosphériques consommatrices directes de ce méthane. Elles vivent dans l’environnement des bovins et on ignore pudiquement l’impact réducteur de celles-ci.

Fermons la parenthèse et retournons dans les nuages ; d’après certains scientifiques, les traînées de condensation issues des réacteurs d’avions dans le ciel doublent, par réflexion des infrarouges, l’impact climatique du CO2 émis par ces appareils. Et que dire des fumées émises par l’industrie ! Le nucléaire n’émet pas de CO2, mais que penser des larges colonnes de vapeur émanant en continu de leurs tours de refroidissement ! Savez-vous qu’un degré d’augmentation de la température moyenne mondiale c’est 7 % de nuage en plus.

D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la température a déjà augmenté de 1,4ºC et la COP 28 avoue son impossibilité à la limiter à 1,5ºC en 2100. Certains experts parlent déjà de 5ºC, soit 5 x 7 % = non pas 35 % d’évaporation en plus, car il s’agit de 7 % de 7 % de 7 % de 7 % de 7 % soit 40,255 % d’évaporation supplémentaire. C’est cauchemardesque, l’élévation de la température entraîne un emballement de celle-ci par accumulation des infrarouges entre terre et nuages C’est le fameux effet de serre.

Rien qu’avec les 1,4ºC d’augmentation actuel, nous sommes quasiment à 10 % d’évaporation en plus, donc 10 % de pluie en plus qui retombent où ? Sans oublier qu’en Europe, la température s’élève plus vite, le double même, par rapport à d’autres régions de notre planète.

Dernière remarque : les accords des différentes COP ne sont pas contraignants. Chaque pays partenaire définit lui-même ses résultats, il n’existe pas d’organisme de contrôle international, ce qui fait que le Qatar, pays hôte de la COP28, vivant exclusivement des énergies fossiles, se targue d’un bilan CO2 neutre. Affirmation actuellement incontrôlable.

Conclusions : le gaz le plus dangereux c’est la vapeur d’eau, les nuages donc. Plus ça chauffe, plus il y en a, et plus il y en a, plus ça chauffe et cela en un emballement extrêmement inquiétant. La planète brûle, ce n’est plus mathématique mais exponentiel et même démentiel. Ne cherchons plus des alternatives déculpabilisantes. Vite des solutions !

Lu vî Gustave

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