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Mieux se former grâce à un potager sur le campus à la Helha

Bien manger grâce à une alimentation saine et durable, c’est un défi auquel nous sommes tous confrontés, et l’un des enjeux actuels de notre société. Pour former les professionnels de demain, la haute école Louvain en Hainaut (Helha) propose depuis 2022 un bachelier sur cette thématique. Et afin d’être au plus près des réalités de leur futur métier, les étudiants peuvent travailler dans un potager aménagé sur le campus.

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Nous sommes à quelques kilomètres de Charleroi. Ici, ce ne sont pas des champs que l’on voit à l’horizon, mais plutôt les terrils du pays noir. Pourtant, c’est à Montignies-sur-Sambre que s’est développé un nouveau baccalauréat. Appelé « Systèmes alimentaires durables et locaux », cela fait seulement deux ans qu’il est né. Ces études proposées par la haute école de Louvain en Hainaut, en partenariat avec la haute école provinciale de Hainaut Condorcet et le collège des aumôniers du travail à Charleroi, sont les seules de ce type en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Pour la coordonner, qui de mieux qu’un professionnel issu du secteur ? Jean-Pierre Estievenart est maître-assistant. Un job qu’il exerce à temps partiel, complété par son activité de maraîchage bio. « Ce qui m’a permis d’acquérir de l’expérience pour donner cours à la Helha », nous souffle-t-il.

De la graine à la vente

Grâce à cette formation inédite, les élèves apprennent à maîtriser la chaîne complète de production agricole ainsi que les aspects liés à l’environnement. Tout le circuit est passé en revue, de la graine à la vente. Et si ces études commencent à se faire connaître, plusieurs étudiants ont déjà été séduits. Autant de filles que de garçons qui au terme de ces trois années pourront travailler dans le monde agricole, avec ce bac agro en poche. « Les étudiants possèdent des cours en commun avec les agros, mais cette spécialisation est marquée dès la première année ». Ils pourront trouver du travail dans des entreprises de transformation agro-alimentaires locales ou, par exemple, dans des infrastructures publiques tournées vers le circuit court, l’alimentation durable, etc. Ceux avec l’esprit entrepreneurial pourront également lancer leur propre affaire. « Ils peuvent aussi faire une parcelle vers l’université, pour devenir, par exemple, bioingénieur »

Créer plus d’espaces verts

Avec cette formation professionnalisante (50 % de pratique sur trois ans de formation, il ne faut pas spécialement quitter le campus pour être au plus près de la terre. Entre deux bâtiments, Jean-Pierre Estievenart et ses élèves ont créé leur propre potager. « On s’est dit qu’il s’agissait d’une bonne idée de le mettre en place directement au pas de la porte. Nous avons une vision liée à l’agroécologie et aux techniques de productions agricoles alternatives ».

Sur cette parcelle, les élèves ont donc l’opportunité d’appliquer les connaissances acquises en classe. « Si nous sommes principalement orientés sur les légumes, nous souhaiterions aussi y installer des céréales comme il s’agit d’une partie des cours. De cette manière, les étudiants pourront voir comment elles poussent puisqu’ils n’ont pas forcément la chance d’observer près de chez eux les champs et leur évolution », poursuit cet enseignant qui ne manque pas d’idées pour accentuer ce beau projet vert.

En effet, à l’horizon 2025 le campus de la Helha opérera un relifting. Actuellement, l’espace scolaire est partagé avec un centre hospitalier. Cependant, ce dernier va déménager, permettant à l’institution d’effectuer de gros travaux. « Il y aura ainsi plus d’espaces verts. Ils seront profitables aux étudiants en agro, mais aussi aux autres ». Ainsi, si pour l’instant le potager mesure une petite centaine de m2, il pourrait se développer à l’avenir.

Des légumes dégustés et analysés

Pour l’instant, le terrain est déjà agrémenté de plantes aromatiques, des plus traditionnelles, comme le thym, la menthe, le persil, au plus originales, comme la plante au curry. On y trouve aussi plusieurs panneaux didactiques, ainsi que les outils nécessaires au bon entretien du potager. « Cela reste petit par rapport aux terrains des professionnels, mais il permet aux étudiants de comprendre le travail du sol, que nous analysons chaque année, voir comment se développent les légumes… En ce moment, nous sortons d’un hiver très humide, avec un sol pas encore prêt à recevoir des cultures. Lorsque les conditions le permettront, nous pourrons y mettre des salades, des épinards, ou encore mettre des courges dans la rotation », explique l’enseignant.

Lorsque les légumes seront sortis de terre et prêts à être dégustés, les étudiants pourront les goûter pour évaluer leurs qualités. « Avec mes collègues d’autres départements, comme ceux d’agro-industrie et biotechnologie, nous pensons également les utiliser dans le cadre d’analyses ».

Par ailleurs, lorsque le potager aura pris de l’ampleur, un projet de panier de légumes, de préparation de soupe est aussi en réflexion, afin que ces futurs professionnels puissent vraiment travailler sur l’ensemble de la filière. Bref, les défis ne manquent pas pour permettre aux étudiants de se plonger la tête la première dans ce secteur plein d’avenir.

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