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Ces animaux qui aiment (trop) nos légumes

Des animaux recherchent nos légumes pour se nourrir, s’abriter et pour y élever leur progéniture. Évidemment, cela ne fait pas nécessairement le bonheur du jardinier… En effet, plusieurs de ces espèces peuvent provoquer d’importants dégâts !

Temps de lecture : 5 min

Certaines espèces animales sont polyphages et mangent tout ce qui se présente. D’autres sont inféodées à une seule sorte de légume. Il est bien compliqué de trouver une méthode adaptée à chaque type de ravageur et à chaque type de culture.

Alors, comment s’y retrouver ? Comment agir pour limiter les pertes sans recourir à des moyens complexes pratiquement inaccessibles aux simples jardiniers amateurs ?

L’importance du sol pour une plante en bonne santé

Quand les plantes doivent pousser et se développer dans des conditions peu favorables, elles ont bien plus de risques de subir les actions de parasites de faiblesse. Sur celles qui sont chétives, les dégâts causés par les ravageurs sont proportionnellement plus importants que sur des plantes bien développées.

Cette bonne santé dépend largement de la structure du sol. S’il favorise bien l’enracinement des plantes, elles seront plus aptes à résister aux attaques de parasites et de maladies de faiblesse.

Dès lors, retenons deux idées maîtresses : un sol décompacté et enfouissement à moins de 10 cm de profondeur des matières organiques.

La fertilisation du potager doit être mesurée. Une analyse de sol tous les 4 ou 5 ans permet de faire le point (voir réseau le réseau de laboratoires www.requasud.be). Il faut aussi garder à l’esprit que l’excès nuit autant que le manque.

Faut-il également rappeler le besoin d’alterner les cultures sur une même place dans le jardin ? Respectons la rotation la plus large possible. C’est important pour se prémunir de ravageurs et de maladies.

Une colonie de puceron s'est installée sur cette laitue.  Si des auxiliaires étaient présents, ils auraient pu  s'insérer entre les feuilles de la plante et anéantir  celle-ci dès sa naissance.
Une colonie de puceron s'est installée sur cette laitue. Si des auxiliaires étaient présents, ils auraient pu s'insérer entre les feuilles de la plante et anéantir celle-ci dès sa naissance. - F.

Les auxiliaires sont nos alliés

En hébergeant les auxiliaires sur place, nous avons bien plus de chance de pouvoir compter sur eux pour éviter la prolifération des ravageurs. Les héberger signifie leur laisser de l’habitat à leur disposition durant toute l’année. Ils nous le rendront bien en étant chez nous dès que nous en aurons besoin, et ce de manière discrète mais efficace.

En préservant et en favorisant ces alliés, nos légumes seront donc mieux protégés des dégâts éventuels par des animaux phytophages. Tout est une question d’équilibre.

Comment s’y prendre ? Avec bon sens ! Il faut que ces prédateurs soient présents dans notre jardin dès le début du printemps. S’il n’y a pas beaucoup de sites d’hébergement sur place, créons en quelques-uns. Un logis et le couvert, c’est encore mieux. Et cet habitat sera diversifié pour permettre aussi le maintien d’une population qui servira de nourricière. De petits tas de débris de poteries, un peu de paille ou de feuilles, une petite zone avec des plantes sauvages qu’on laisse se dessécher durant l’hiver, un hôtel à insecte, voici autant d’idées de gîtes qui ne tarderont pas à être occupés.

De plus, nous pouvons distinguer des grands types d’auxiliaires : les généralistes et les spécialisés.

Les premiers se nourrissent de nombreuses espèces animales différentes et maintiennent leurs populations en équilibre avec leurs propres populations. Parmi eux, nous trouvons les mésanges, les musaraignes, les chrysopes, les carabes.

Les mésanges sont des insectivores très importants pour nos jardins en s’alimentant de chenilles et pucerons. Le rouge-gorge, les moineaux, les étourneaux, les hirondelles, les pics, les merles, les grives se nourrissent de quantités d’insectes également. Sans oublier les chauves-souris.

Les araignées dévorent de grandes quantités de mouches. Notons que de nombreuses espèces d’entre elles ne survivent pas à l’hiver, elles laissent des cocons soyeux remplis d’œufs cachés sous la protection de feuilles mortes, de pots de fleurs, de tiges creuses.

Les auxiliaires spécialisés se nourrissent uniquement de quelques espèces. Ce groupe comprend les coccinelles, les syrphes et les micro-guêpes, qui consomment principalement des pucerons, ainsi que les acariens prédateurs qui mangent les acariens phytophages (ces derniers se nourrissent de plantes).

Il est préférable d’installer les hôtels à insectes dès février, avant la période des pontes.
Il est préférable d’installer les hôtels à insectes dès février, avant la période des pontes. - F.

Plusieurs moyens de protection

Des filets pour empêcher les oiseaux ou des insectes d’atteindre les légumes sont des techniques simples à mettre en œuvre et peu coûteuses à la taille d’un potager.

Des leurres peuvent donner l’envie de faire demi-tour à des ravageurs, comme le cerf-volant imitant le comportement de rapaces.

Mais protéger les plantes, c’est aussi les prémunir des intempéries, les semer ou les planter quand le sol s’est ressuyé des pluies hivernales et que la température commence déjà à remonter. Rien ne sert de commencer trop tôt. Le calendrier du potager paru dans Le Sillon Belge du 11 janvier nous donne des indications générales, les étiquettes des paquets de semences précisent les nuances par variété.

Les actions curatives… quand la prévention ne suffit plus

Parfois, nous n’avons plus le choix, il faut intervenir de façon curative parce que la perte de notre production risque d’être trop importante. Lorsque les techniques préventives ne suffisent plus, il faut bien passer à autre chose… Un exemple classique chez nous est l’emploi de produits contre le mildiou de la pomme de terre ou de la tomate. Respectons alors les recommandations écrites sur les emballages de produits. La législation actuelle restreint le choix de ces derniers pour ne garder que ceux qui sont bien adaptés aux besoins du jardinier amateur. Le site https://fytoweb.be/fr est la référence. Une option permet de choisir les substances autorisées pour les non-professionnels. Mais le mieux est de n’utiliser aucun produit pour autant que ce soit possible.

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