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Près de 80% des agriculteurs wallons expriment des craintes sur l’avenir du secteur

Rentabilité, accès aux terres cultivables, réchauffement climatique, ... Les craintes quant à l’avenir du secteur sont nombreuses pour les agriculteurs wallons. Ils sont 77% à en faire part, et 37% à envisager de remettre leur exploitation, selon une enquête menée par Ipsos pour le compte de CBC et présentée mardi à la ferme de la Brouhinète, à Corroy-le-Château.

Temps de lecture : 3 min

Environ la moitié des 300 agriculteurs interrogés considèrent leur ferme comme non rentable, c’est-à-dire que leur exploitation ne permet pas à la fois de payer tous les fournisseurs et de se verser un salaire décent.

Chez ces professionnels en difficulté, les trois raisons principales au manque de revenus sont, selon eux, le prix de vente trop bas des produits (pour 64% des répondants), la complexité administrative (37%) et l’impact négatif des normes imposées sur la rentabilité (37%).

Qu’ils soient en bonne santé financière ou non, les agriculteurs pointent certains défis communs. Les contraintes administratives jugées de plus en plus lourdes sont pesantes pour 37% de tous les agriculteurs, tout comme les difficultés à se dégager un meilleur salaire (36%). Viennent ensuite la volatilité des prix de vente (30%), le réchauffement climatique et ses conséquences directes sur les exploitations (sécheresse, inondations, ...) (25%) ou encore la lutte pour une plus grande régulation des importations (24%).

Aux défis auxquels ils font face, les professionnels de la terre voient également des solutions. Le consommateur et la grande distribution ont un rôle à jouer, selon eux.

Le premier en consommant plus local (63% des répondants), en consommant moins de produits importés (56%) et en acceptant de payer un prix plus juste (42%), la seconde en offrant une meilleure rémunération aux producteurs (82%) et en mettant en avant les produits locaux (64%). Plus de la moitié des sondés (58%) souhaiteraient également qu’elle commercialise prioritairement les produits issus de l’agriculture wallonne, d’autant plus que, selon l’hôte du jour, la volonté de vendre du local s’affiche chez les franchisés mais est parfois réprimée par la marque.

Enfin, les autorités ont clairement les clés en main, les agriculteurs espérant d’elles en premier lieu une simplification administrative, voire l’instauration d’un organisme public visant à prioriser l’accès au foncier pour les jeunes repreneurs, à l’image de la Safer en France.

Un point important selon l’observatoire de CBC, qui s’est précisément intéressé à la transmission des exploitations. De l’échantillon global des sondés, 37% ont répondu être en phase de réflexion pour une cession de leur exploitation, quand à peine 10% envisagent une reprise.

Qu’ils soient futurs repreneurs ou agriculteurs installés ne souhaitant pas (encore) remettre, les sondés estiment que les principaux obstacles à la reprise d’une exploitation sont le manque de rentabilité (47%), le manque de moyens financiers (40%) mais aussi (37%) le manque de sécurité lié aux terres agricoles (bail à ferme notamment). Pour faciliter l’installation d’un nouvel exploitant, ils estiment souhaitable, pour 39% d’entre eux, qu’un organisme public visant à prioriser l’accès au foncier pour les repreneurs soit mis en place. Viennent ensuite un accompagnement administratif et juridique dans les cinq premières années de la reprise (36%) mais aussi des subsides complémentaires des pouvoirs publics (33%). Les exploitants souhaitant remettre leur exploitation souhaiteraient de leur côté (68%) des avantages fiscaux en cas de remise à une ou un jeune.

L’enquête a été menée par Ipsos au mois de juin auprès de 300 agriculteurs représentatifs du tissu wallon.

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