Suivi du rendement et de la qualité des pommes de terre: tonnage et calibre se caractérisent par une grande hétérogénéité
Au 12 août, les rendements moyens étaient estimés à 21,5 t/ha en Fontane, avec une différence marquée entre la Wallonie (16 t/ha) et la Flandre (26,4 t/ha). Le PSE moyen est, lui, estimé à 312 g/5 kg tandis que le calibre actuel se montre très bas.

Ce premier prélèvement d’échantillons a été réalisé du 4 au 7 août, dans l’objectif de suivre l’évolution des rendements et de la qualité en culture de pommes de terre. Il ne concerne toutefois que Fontane. En effet, celle-ci étant la principale variété cultivée en Belgique, elle sera encore échantillonnée toutes les deux semaines, contrairement à Challenger, Innovator, Bintje et Markies qui ne connaîtront plus qu’un seul prélèvement, après défanage.
Des plantations en retard d’un mois sur la moyenne quinquennale
Au total, 36 parcelles ont été échantillonnées en Wallonie et en Flandre. Celles-ci ont été plantées entre le 18 avril et le 17 juin, avec une date moyenne au 25 mai. En détail, cela donne les périodes de plantation suivante : quatre parcelles en avril, 13 en mai et 19 en juin. Cette répartition essaie de coller à la réalité du terrain. En effet, le 1er juin, la Fiwap et Viaverda communiquaient qu’environ la moitié des surfaces restait à planter en Belgique, avec un retard plus important en Wallonie qu’en Flandre.
2024 se caractérise aussi par le plant utilisé : 16 parcelles (sur 36, soit 44 %) sont implantées en plants coupés. Ces dernières années, seules 3 à 5 parcelles (sur 32 à 36 parcelles) l’étaient.
Un déficit de levée de l’ordre de 12 %
La tubérisation moyenne est à peine correcte avec 12 tubercules par plante pour les 36 parcelles. Le plant de petit calibre (moins de 35 mm) montre 8 à 11 tub/plante ; le calibre 35-50 mm entier amène de 5 à 18 tub/plante (avec une moyenne de 13) ; le plant coupé (tous calibres) mène en moyenne à 13 tubercules par plante, avec de larges écarts (de 8 à 27 tubercules).
La densité de plantes levées a été impactée par les conditions difficiles de sol et de plantation, et par la qualité dégradée des plants épuisés par l’égermage, la coupe, le report successif de plantation… en particulier au sud du pays. Sur les 17 parcelles wallonnes, on dénombre en moyenne seulement 29.500 plantes levées par ha, soit 16 % de moins que la moyenne des cinq dernières années. En Flandre, la densité de levée a été estimée à 35.000 pieds, ce qui correspond à un manque de l’ordre de 10 % en moyenne. Pour l’ensemble du pays, les 36 parcelles suivies montrent un déficit de levée moyen de l’ordre de 12 %.
De grosses disparités
Au 12 août, soit après 72 jours de croissance, Fontane affichait un rendement brut moyen de seulement 21,5 t/ha (tous calibres, tare comprise), variant de 4 à 68 t/ha. Trois parcelles plantées entre le 18 et le 24 avril dépassent 50 t/ha alors que 10 terres n’arrivent pas encore à 10 t/ha.
Par rapport à la date de prélèvement, le rendement actuel est environ 12 t/ha plus bas que la moyenne des cinq dernières années (34 t/ha), mais avec presque un mois de croissance en moins. Sur base du nombre de jours de croissance (jdc), le rendement moyen est similaire à l’an dernier (20,3 t/ha après 76 jdc), malgré la plantation moyenne encore plus tardive (tableau 1).
Le calibre actuel est encore très bas avec, en moyenne, 35 % de 50 mm+ (variant de 0 à 88 %). Dix parcelles ne montrent pas encore de tubercules supérieurs à 50 mm ; mais 14 parcelles (sur 36) atteignent déjà la norme de 60 % de 50 mm+.
Le PSE moyen est estimé à 312 g/5 kg, variant entre 192 et 424 g/5 kg. Neuf parcelles atteignent déjà 360 g/5 kg, tandis que six autres ont un rendement insuffisant pour faire une mesure de ce paramètre.
Quelques parcelles montrent une tare pomme de terre conséquente (crevassées et/ou vertes), à confirmer lors des prochains prélèvements du Centre pilote pommes de terre.