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À Bonne Espérance, la bonne eau… m’émousse!

La fête des moissons à l’abbaye de Bonne Espérance, c’est traditionnellement un voyage dans le temps au pays des tracteurs millésimés. L’eau n’occupe généralement qu’une petite place, discrètement, loin derrière la bière de l’abbaye au col de mousse incomparable.

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Ici, ce sont les eaux de surface et les eaux souterraines qui ont occupé l’attention d’une cinquantaine d’agriculteurs, sagement assis sur des bancs dans la grange de la ferme. En remerciement, un point de phytolicence remis à chacun par Corder et Protect’eau, à la manœuvre pour cette formation sur les bonnes pratiques agricoles à respecter au niveau de l’environnement.

Pour le coup, les deux oratrices étaient charmantes, empathiques et didactiques. On peut dire transparentes sur tout ce que l’administration a pensé pour protéger cette ressource naturelle qu’est l’eau en Wallonie.

Les agriculteurs y participent, certes par obligation mais souvent aussi par bon sens. Ainsi, la réduction des doses en phytopharmacie, localement, se fait depuis 35 ans pour les agriculteurs du Ceta de Thudinie. Le travail du sol et les engrais verts, c’est l’adn de Greenotec, créé par des agriculteurs, il y a 22 ans. La gestion des doses en azote, une coopérative comme la Scam l’a diffusée depuis 25 ans sur le terrain, en partenariat avec d’autres organismes (Cra-w, Fiwap et Irbab).

Ce n’est pas encore parfait mais le résultat est satisfaisant puisque les deux tiers des eaux sont conformes aux attentes actuelles, et que l’on peut l’exporter chez nos voisins moins gâtés. Et les pratiques agricoles d’aujourd’hui vont bien évidemment dans un sens toujours plus positif.

C’est évidemment confidentiel puisque les prophètes de malheur ne voudront rien entendre et que les médias font leur miel des mauvaises nouvelles.

Par contre, sur place, une agricultrice s’est interrogée sur les efforts demandés au reste de la population… Un petit exemple ? Alors que tous les produits de protection des plantes font l’objet d’un parcours hyper exigeant pour l’homologation, alors que les conditions d’application sont de plus en plus draconiennes et compliquées sur le terrain, curieusement, pour les phytos en ville, la discrétion est de mise.

Ainsi en est-il des produits anti-mousses. Ce petit végétal, s’il est en excès, devient parasite des toitures. Bonjour les dégâts des eaux pour les assurances.

En France, les produits anti-mousses font l’objet d’une homologation. On connaît les matières actives et leur dosage. En Belgique, silence radio. Allez chez les marchands de matériaux ou de bricolage, tout est en vente libre, sans identification des matières actives et de ce fait, pas de contrôle, pas de traçabilité, donc pas de pollution. Ce sont pourtant des herbicides, donc des pesticides.

Or, la « mousse tache ». 21,8 % du territoire belge est artificialisé et récupère tout… C’est quand même plus de 600.000 ha. Et les toitures ? Au moins 12.000 ha semble-t-il. Cela s’appelle de la discrimination positive en faveur de la pollution urbaine.

Finement joué de la part de notre chère « bobocratie ».

JMP

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