Les pluies abondantes ont nui aux rendements
Les précipitations abondantes, qui ont émaillé la quasi-totalité de l’année 2024, ont eu des conséquences négatives sur la production agricole belge, surtout dans les céréales, les plantes industrielles et les fruits, ressort-il ce 16 décembre de premières estimations de Statbel. La baisse des coûts de production a néanmoins joué un rôle favorable.

Selon l’Office belge de statistique, la valeur de production de l’agriculture devrait diminuer de 0,7 % par rapport à 2023. Mais comme les consommations intermédiaires (qui correspondent notamment aux coûts des matières premières, de l’énergie, des services externalisés) devraient également baisser de 2,7 % au regard de l’année précédente, la valeur ajoutée nette du secteur agricole devrait avoir augmenté de 4,2 %.
Dans la production végétale, les cultures céréalières ont été fortement touchées par les pluies qui se sont abattues sur le territoire belge. « Les superficies de céréales d’hiver ont reculé à des niveaux inédits depuis 1999 et les rendements ont également chuté. Malgré l’accroissement des semis de céréales de printemps, le volume de la production céréalière est estimé 18,7 % en dessous du niveau de 2023 », constate Statbel.
La valeur de la production céréalière devrait ainsi diminuer de 20,1 % en 2024 compte tenu de la baisse des prix pour la campagne 2024-2025 (-1,7 %). La valeur de production des betteraves sucrières afficherait, elle aussi, un net recul, soit -23,2 %. En revanche, sur base des données disponibles au 30 octobre, la valeur de la production des pommes de terre serait en hausse de 1,6 % par rapport à 2023.
Au niveau horticole, la valeur de production des légumes est estimée 9,3 % supérieure à celle de 2023, grâce à la hausse des prix au producteur. Pour les fruits, c’est toutefois une baisse de la valeur qui est attendue (-17,1 %). « En effet, les prévisions sont pessimistes pour les pommes et les poires. Le manque d’ensoleillement au printemps et les épisodes de grêle sont venus assombrir les perspectives de la récolte. Il en découlerait une production fruitière en repli de 24,1 % par rapport à 2023. Cette baisse devrait être, en partie, contrebalancée par la hausse des prix estimée à 9,2 % », souligne encore Statbel.
La valeur globale de la production pour les animaux serait stable, l’effet volume positif compenserait un effet prix négatif. La production bovine, par exemple, augmenterait de 3,5 % et les prix au producteur de 4,4 %. La valeur de la production bovine est actuellement estimée 8,1 % supérieure à l’année précédente. Pour la filière porcine, la hausse des volumes (+3,2 %) ne suffit pas à compenser une chute du prix de 9,4 %.
Enfin, la valeur de production pour les produits animaux progresserait de 3,2 % par rapport à 2023. Le secteur laitier devrait maintenir sa production annuelle stable grâce à un bon premier semestre alors que la valeur de la production laitière augmenterait de 5,6 % grâce à la hausse des prix du lait. La valeur de production de la filière des œufs devrait pour sa part diminuer à la suite d’une diminution du prix au producteur (-11,0 %).