Accueil Volailles

Des œufs de petite taille…mais pas tant que ça!

Depuis quatre ans, des petits oiseaux aux formes rondes, voisins de la perdrix, ont pris leurs quartiers dans la ferme Dewaele à Thiméon et régalent de leurs œufs et de leur viande les gourmands de la région.

Temps de lecture : 6 min

La Petite Caille, c’est le projet de Loïc Dewaele qui, après un graduat en agronomie et quelques années passées à travailler dans la recherche, décide de revenir sur la ferme familiale aux côtés de son frère et sa belle-sœur, avec l’animal dans ses bagages. « Je m’intéressais déjà à la caille à titre privé. Quand l’idée de travailler avec Florence et Kevin s’est dessinée, il m’a semblé pertinent de proposer cette diversification ».

Apprentissage par essai erreur

Néanmoins, dans nos contrées, la caille fait plus souvent l’objet d’élevage hobbyiste ou, au contraire, à très grande échelle. Il n’est donc pas aisé d’avoir accès à l’information et/ou la formation sur le sujet. « En Belgique, nous ne sommes que deux producteurs à cette échelle. En général, les gens possèdent quelques dizaines, voire parfois quelques centaines, de cailles mais pas plus. Par contre, il existe de grosses structures bien rodées mais elles ne donnent malheureusement pas accès à leur process. J’ai donc dû apprendre sur le tas et par essai erreur ».

Loïc s’installe de manière professionnelle fin 2020. « J’ai débuté avec un élevage de quelques centaines d’individus, géré de la naissance à la production d’œufs. Cependant, j’ai vite pris conscience que, pour un volume d’œufs souhaité, il était nécessaire d’élever un nombre assez important d’oiseaux. En effet, le taux de natalité des œufs de caille est de 50 % et, parmi les animaux qui voient le jour, on compte encore 50 % de mâles pour lesquels il faut aussi avoir un débouché. Ça demande pas mal d’organisation et d’anticipation. J’ai donc décidé de me concentrer sur la production des œufs et de m’adresser à un naisseur ».

En 2020, Loïc élevait 200 cailles. Cette année,  1.300 oiseaux ont pris place à la ferme.
En 2020, Loïc élevait 200 cailles. Cette année, 1.300 oiseaux ont pris place à la ferme. - D.J.

 

Un environnement et une alimentation adaptée

Les cailles arrivent désormais à la ferme à l’âge de 6 semaines, prêtes à pondre. Elles sont au préalable vaccinées par injection contre la maladie de Newcastle et contre la salmonellose. « Les vaccins pourraient être administrés via l’eau néanmoins, de cette manière, je m’assure que tous les individus sont bien vaccinés. Il n’y a aucun doute sur la quantité ou la concentration du vaccin administré. Ensuite, les cailles sont installées par six dans des cages de ponte ».

Les logettes sont disposées dans une étable isolée et ventilée disposant d’un éclairage led. « Une machine de ventilation double flux permet de renouveler continuellement l’air de la pièce. De plus, grâce à un échangeur de chaleur et sans contact direct, l’air qui sort réchauffe l’air extérieur avant son entrée dans le local. Aujourd’hui, il fait 5 C° et grâce à ce système et la chaleur des animaux, la pièce est à 17C°. À l’avenir, je peux également envisager d’adjoindre une climatisation ou un chauffage à la machine afin d’atteindre une température idéale et constante de 18 à 20 degrés. Des capteurs de CO2 permettent également le contrôle régulier de l’environnement d’élevage ».

Petit plus, mais pas des moindres, les cailles profitent également d’un fond musical : « En journée, la radio fonctionne constamment. Ça évite que les oiseaux s’affolent ou se blessent au simple son de la voix et puis, c’est agréable. Les lumières s’éteignent également la nuit ».

Les bêtes disposent de nourriture et boisson à volonté. « Au début, elles recevaient une alimentation générale pour caille mais je n’étais pas convaincu de son équilibre. J’ai alors pris contact avec une société d’aliments (Aliments Binet à Villers-la-Ville) qui m’a aidé à établir une formule adaptée à l’environnement de vie de mes oiseaux et qui répond aux critères de ponte, de solidité des pattes et de perte de plume de mon élevage. Nous avons notamment travaillé sur le calcium et la vitamine D ».

Une souche viandeuse pour produire… des œufs

Les cailles élevées par Loïc sont dites du Japon : « En élevage purement hobbyiste, on trouve plutôt des cailles de Chine. Dans notre cas, il s’agit de cailles du Japon. Cette race possède une souche pondeuse et une souche viandeuse. La première est plus petite, mange moins, pond plus d’œufs mais ceux-ci sont petits alors que la seconde prend davantage d’aliment, est plus en chair et donne des œufs plus gros mais en quantité moindre. J’ai d’abord testé la souche pondeuse, toutefois je souhaitais réellement me démarquer et apporter un produit qualitatif à mes clients donc, j’ai finalement opté pour la souche viandeuse. Les consommateurs en ont pour leur argent. Je garantis 200 g par boîte de 18 œufs et il s’agit plus souvent de 250g. De plus, abattue, cette souche donne 250g de viande là où la pondeuse n’en fournit que 160 g ».

La souche viandeuse utilisée par Loïc produit moins d’œufs mais  ceux-ci sont plus gros ce qui lui permet de se démarquer auprès des clients.
La souche viandeuse utilisée par Loïc produit moins d’œufs mais ceux-ci sont plus gros ce qui lui permet de se démarquer auprès des clients. - D.J.

Un pic en période des fêtes

Fin septembre, Loïc a accueilli 1.300 cailles. « Il faut compter 4 à 8 semaines à partir de leur arrivée pour qu’elles produisent des œufs de taille constante. Le timing est idéal, puisque la pleine ponte arrive coincide avec la période de préparation des fêtes durant laquelle je réalise 25 à 30 % de mon chiffre. Au début, il y a donc un peu de tri. Les œufs trop petits passent dans la ration des vaches, ça leur fournit du calcium et de la protéine ».

Après un an, le taux de ponte chute à 65 % – contre presque 1 œuf par jour en pleine ponte –, le lot est donc renouvelé. « En général, une partie des animaux ont déjà été abattus pour satisfaire les clients au moment des fêtes ou sont partis chez d’autres éleveurs hobbyistes. Les oiseaux restant sont déménagés afin que le local soit nettoyé et désinfecté avant d’accueillir de nouveaux individus ».

La caille fait plus souvent l’objet d’élevage hobbyiste.
La caille fait plus souvent l’objet d’élevage hobbyiste. - D.J.

L’humain et le vivant

Les œufs produits ont une date limite de consommation de 8 semaines : « J’ai réalisé des tests de conservation avec la Faculté agronomique de Gembloux qui ont été avalisés par l’Afsca. Cela permet d’avoir du stock et de mieux valoriser mon produit auprès des revendeurs ». En effet, les œufs sont vendus dans le magasin de la ferme et un point de vente mobile, mais également dans les magasins de produits locaux et supermarchés de la région. « Les grandes surfaces me permettent de faire du volume, cependant j’apprécie tout particulièrement le contact humain qu’engendre la vente en épiceries. On rencontre le client et connaît son retour ».

La petite caille s’insère dans un projet agricole plus large qui est celui de la ferme : « Je suis fier des dimensions que cela a pris. Mon objectif de départ était de vendre 5.000 boîtes et je devrais atteindre le double cette année. Néanmoins, j’ai la chance de pouvoir énormément compter sur l’aide de mes parents. Pour la suite, afin de pouvoir coordonner correctement cela à mes autres activités agricoles, je vais devoir envisager de me stabiliser ou d’engager. Je suis encore en réflexion car quand on travaille avec du vivant, il faut être encore plus rigoureux. La moindre erreur ou négligence se paie cash et ma priorité est de me démarquer avec un produit de qualité », conclut-il.

Outre les oeufs de caille, le magasin de la ferme propose de nombreux produits de larégion.
Outre les oeufs de caille, le magasin de la ferme propose de nombreux produits de larégion. - D.J.

Accueil Elevage 2 photos Chapitre La ferme Dewaele à Thiméon: une nouvelle génération marquée par la collaborationLa ferme Dewaele à Thiméon: une nouvelle génération marquée par la collaboration 1 photo Temps de lecture : 4 min

A lire aussi en Volailles

Voir plus d'articles