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Valorisation des parcours volailles

Les œufs et la volaille sont parmi les 10 aliments les plus consommés en bio nous rappellent les résultats du baromètre de la consommation des produits bio transmis en mars 2023 par l’Apaq-w. La filière œuf a connu une belle année, celle du poulet recherche activement de nouveaux agriculteurs pour installer des poulaillers. Pour l’agriculteur, il est intéressant de valoriser au maximum le parcours qu’il va devoir dédier à ses volailles. La plantation de noisetier constitue une belle opportunité.

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Les poulaillers bio doivent consacrer 4m2 de parcours extérieur par volaille. Traditionnellement ce parcours est géré en prairie. Jusqu’à présent l’administration n’autorisait que la plantation de 50 arbres par ha pour aménager le parcours.

Depuis novembre 2024, l’interprétation de cette norme de 50 arbres/ha a évolué. Il est dorénavant possible de planter jusqu’à 500 noisetiers par ha de parcours ce qui équivaut à la densité d’un verger classique. Cette évolution est intéressante pour le producteur qui va pouvoir optimiser la valorisation de son parcours.

Planter des noisetiers, un avantage pour poules et poulets

La poule domestique descend d’un oiseau sauvage de la jungle asiatique. De ses origines forestières, la poule a conservé une préférence pour les parcours couverts. Les poules se sentent en confiance sous la frondaison des noisetiers. Elles explorent plus largement leur parcours et adoptent un comportement plus serein.

En plus de ce sentiment de sécurité, les arbustes leur fournissent de l’ombre, ce qui est un avantage en période chaude. D’un point de vue environnemental, l’enracinement du noisetier, qui est installé plus profondément que le gazon, permet d’éviter les infiltrations d’azote vers la nappe. La plantation de noisetier a aussi un impact paysagé et augmente la biodiversité présente au sein du parcours.

Pour les noisetiers, l’avantage le plus évident de l’interaction avec les volailles est la fertilisation via les fientes, riches en azote directement assimilable par les plantes. L’effet sur le noisetier est particulièrement marqué. Le deuxième avantage majeur concerne la prédation de certains ravageurs du noisetier. En particulier le balanin de la noisette, un charançon dont la larve mange l’amandon de la noisette. À la fin de la saison, la noisette vide tombe au sol et la larve du balanin s’enfouit sous terre pour se nymphoser. C’est à ce moment que les volailles jouent leur rôle en consommant une partie des larves.

Une aide bio intéressante

La plupart des parcours volaille sont déclarés à la Pac en tant que prairie, ce qui donne droit à une aide bio de 220€/ha. La plantation d’un verger de noisetier dans un parcours bio donne accès à l’aide bio dans le cadre de l’arboriculture fruitière. Le montant de l’aide est particulièrement intéressant puisqu’il se monte à 1.250€/ha pour les trois premiers ha de noisetiers.

En pratique, comment s’y prendre ?

La société Agronuts peut conseiller les agriculteurs dans leur projet de plantation. Elle effectue une visite sur le terrain afin d’évaluer la compatibilité entre le sol et les plantes, détermine l’orientation optimale des rangs, sélectionne les variétés de noisetiers les plus adaptées et planifie les travaux de préparation du sol nécessaires avant la plantation. Elle fournit en outre un accompagnement au niveau de l’entretien du verger (désherbage, taille de formation et fertilisation) et peut racheter la production des agriculteurs sur base de contrats de cinq ans renouvelables.

Pierre-Oivier Bonhomme

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