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Pâturage : une gestion dynamique pour une meilleure productivité

Lors du Forum de l’autonomie fourragère, Pieter Van Rumst, conseiller en pâturage, a abordé le concept et les principes du pâturage tournant dynamique (PTD). « Gagner trois tonnes de matières sèches à l’hectare en prairie pâturée, est-ce pertinent ? », a-t-il questionné, mettant en avant l’intérêt de maximiser la croissance et production de l’herbe.

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Le PTD consiste en la création de paddocks dans lequel les vaches vont pâturer entre quelques heures et jusqu’à deux jours maximum, avant de passer au paddock suivant. Ce rapide changement de prairie évite le surpâturage et laisse, entre deux passages, une période de croissance suffisante à l’herbe pour se régénérer. La pousse de l’herbe conditionne donc le rythme de la rotation. « Une herbe sans feuille prendra plus de temps à constituer de nouvelles feuilles, en devant puiser dans ses réserves. Les feuilles sont les panneaux solaires de la plante pour réaliser la photosynthèse et produire l’énergie suffisante à son développement », explique Pieter. Le stade trois feuilles correspond au moment où le bétail peut idéalement revenir sur la parcelle et où la quantité d’herbe équivaut à 3 t de matière sèche à l’hectare.

Adaptations pratiques

« En pâturage tournant, il est essentiel de démarrer très vite, idéalement au mois de mars », affirme Pieter. À cette période de l’année, le piétinement est la crainte principale. Cependant, le pâturage précoce favorisera le tallage et donc la production de feuilles.

De manière optimale, les vaches laitières doivent changer de paddock après chaque traite et au minimum une fois par jour. Pour les vaches viandeuses, deux jours de pâturage sont le maximum à ne pas dépasser. La densité théorique de bétail sur la prairie est d’une vache par are sur 24 h.

« Le repos de l’herbe est essentiel », ajoute Pieter. Selon le système d’exploitation le temps de repos varie. Dans les systèmes plus intensifs, comme en Irlande, 18 à 40 jours de repos sont observés. Pour le pâturage régénératif, 40 à 60 jours peuvent être attendus.

Un éventail d’avantages

De nombreux bienfaits du PTD peuvent être identifiés. D’un point de vue économique, l’autonomie alimentaire offre plusieurs mois sans aucune supplémentation et sans diminution en GMQ pour le bétail viandeux. On peut également citer des frais vétérinaires réduits, des vaches moins stressées, moins de problèmes de pattes, un colostrum de meilleure qualité, une croissance d’herbe plus élevée et une charge en bétail plus haute (jusqu’à deux fois plus).

A.B.

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