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De la sérénité, enfin!

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Les printemps 2023 et 2024 demeurent, sans aucun doute, de mauvais souvenirs pour tous les agriculteurs. Sols détrempés et inaccessibles, semis retardés, craintes quant aux futures récoltes… Campagne ne rimait pas avec champagne… mais plutôt avec bagne, oserait-on écrire.

« Après deux années de contrariété, qu’attendre de 2025 ? » Lors du passage à l’an neuf, cette question a résonné dans les murs de nombreuses fermes. D’autant qu’un célèbre proverbe – « Jamais deux sans trois » – laissait présager le pire. Fort heureusement, la nature semble vouloir démentir cette fatalité.

Le printemps débute, en effet, sous des auspices plus cléments. Depuis une quinzaine de jours, le ballet des tracteurs a repris et les travaux des champs avancent bon train. Les semis de betteraves et chicorées ont débuté sous un soleil radieux, bien loin de la grisaille des deux dernières saisons. Si la météo se maintient, elle devrait également faire sourire les patatiers et les éleveurs, dont les troupeaux n’attendent que leurs vaccins contre la fièvre catarrhale ovine et/ou contre la maladie hémorragique épizootique pour regagner leurs pâtures.

Dans ce contexte, qu’il est agréable de se promener sur les chemins de remembrement, entre le bleu du ciel et les reflets acajou de la terre, avec pour seuls bruits le vrombissement des engins agricoles se mêlant aux piaillements des oiseaux. Sans aucun doute, la vie renaît ! Et avec elle, l’espoir d’une saison enfin « normale », pour autant que la normalité existe encore, alors que se succèdent, depuis quelques années déjà, précipitations largement excessives et périodes de sécheresse.

Sans vouloir tempérer l’enthousiasme ambiant, souvenons-nous qu’une saison se joue jusqu’à la récolte. Les céréales feront encore face au cocktail de maladies fongiques habituelles, la pomme de terre verra le mildiou chatouiller son feuillage, les parcelles betteravières se parsèmeront de taches de cercosporiose… Colza, maïs et prairies requerront également toute l’attention nécessaire pour atteindre l’optimal visé.

S’il faut conserver ces éléments en tête jusqu’à l’été ou l’automne, selon les parcelles, profitons de l’instant présent. Ce printemps nous offre de larges fenêtres de travail, permettant d’avancer à rythme soutenu mais sans précipitation. Voilà qui, après deux années tumultueuses, apporte un brin de sérénité à la fois attendu et mérité.

Jérémy Vandegoor

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