Lutter contre la verse en escourgeon : un régulateur, dans les terres à risque
La résistance à la verse est fortement liée à la résistance de la tige. C’est donc lors de la formation et l’élongation de la tige, entre les stades épi 1 cm et deuxième nœud qu’il convient d’être attentif.
Il faut veiller à privilégier des entre-nœuds courts et une paroi épaisse en évitant que les plantes ne grandissent trop vite. L’allongement des entre-nœuds dépend principalement de l’espèce et de la variété, du niveau de nutrition azotée et des conditions météorologiques au moment de la montaison.
Variété, azote et météo
Les escourgeons les plus développés ont déjà reçu un premier apport d’azote et ils commencent à se redresser (BBCH 30). Un traitement régulateur au stade premier nœud (BBCH 31) peut se justifier dans les parcelles à risque. La variété constitue le premier facteur de risque : certaines sont beaucoup plus sensibles à la verse que d’autres. Les tableaux détaillant la sensibilité variétale à la verse sont présents dans les éditions de février 2025 et septembre 2024 du Livre Blanc Céréales.
La disponibilité en azote dans la parcelle est un second facteur de risque : plus il y a d’azote disponible, plus le risque est élevé. S’il n’a pas encore eu lieu, il peut donc s’avérer judicieux de modérer l’apport d’azote au redressement.
Enfin, la météo peut accentuer le risque : un climat sombre et humide à la montaison est favorable à la verse.
Tenir compte de l’état végétatif
L’application d’un traitement régulateur est donc recommandée pour les parcelles qui présentent un ou plusieurs de ces facteurs de risque. Outre la variété et la disponibilité en azote à prendre en compte, le traitement régulateur doit aussi être raisonné en fonction de l’état végétatif de la culture. Le traitement pourrait, en effet, se révéler contre-productif s’il est pulvérisé sur une culture qui n’est pas en pleine croissance. Afin de maximiser l’efficacité de ces traitements, il est préférable d’attendre le retour de conditions climatiques favorables. Il est ainsi conseillé d’appliquer le traitement au début d’une période de 4 à 5 jours de temps poussant (luminosité élevée, faible amplitude de température et température moyenne supérieure à 10 C°).
SprayVision, un outil d’aide à la décision déterminant, en fonction des prévisions météorologiques, le meilleur moment pour pulvériser, est disponible sur la plateforme agromet.be.
F. Henriet,
Cra-w, Groupe « Phytotechnie »