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La production belge d’aliments pour animaux repart à la hausse

Le secteur belge de l’alimentation animale a produit 6,7 millions de tonnes d’aliments pour animaux l’année dernière, soit une hausse de 3,3 % par rapport à 2023. Avec un chiffre d’affaires annuel de 6,3 milliards d’euros et près de 3.600 employés, cette industrie confirme son rôle économique et stratégique dans la chaîne agroalimentaire, malgré un contexte de volatilité des marchés, de pressions politiques et de hausse des coûts de production.

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Après une baisse en 2023, le secteur de l’alimentation animale connaît à nouveau une croissance en 2024. Cette évolution est principalement due à une reprise partielle de la production d’aliments pour porcs (plus 4 %) après plusieurs années de déclin. Les nourritures pour volailles et pour bovins ont connu une croissance modeste mais constante, respectivement de plus 2 % et 1 %.

La plus forte augmentation a été enregistrée dans le segment des aliments divers, une hausse de 10 %, avec une croissance notable dans les aliments pour animaux de compagnie et pour chevaux.

Bien que le volume de production ait augmenté, le chiffre d’affaires du secteur a diminué de 3 % pour atteindre 6,3 milliards d’euros. Cette baisse est principalement due à la diminution des prix des matières premières après les pics de marché exceptionnels de 2022-2023. La part du secteur dans l’ensemble de l’industrie alimentaire belge a légèrement baissé pour atteindre 8 %.

Malgré la croissance de la production, l’industrie reste confrontée à de nombreux défis. « La pression politique croissante et l’impact des réglementations en matière d’environnement et de durabilité exercent une pression supplémentaire sur le bétail en Belgique. Dans le même temps, l’augmentation des prix de production entraîne une hausse du prix des aliments pour les humains et les animaux », a déclaré Rik Vandeputte, président de BFA (Belgian Feed Association).

La disponibilité des matières premières et la durabilité : les plus grands défis

« La combinaison de l’instabilité géopolitique, de l’évolution des flux commerciaux et des obligations européennes supplémentaires – telles que la législation EUDR et les droits d’importation – exerce une pression sur la sécurité de l’approvisionnement en matières premières essentielles. Cela accroît le besoin de chaînes d’approvisionnement robustes, durables et ancrées localement », ajoute Katrien D’hooghe, directrice générale de BFA.

C’est précisément dans ce contexte difficile que les membres de BFA optent résolument pour l’innovation et la durabilité. Cela se traduit par des choix et des investissements concrets à différents niveaux de la chaîne. La demande de protéines européennes et de matières premières pour aliments des animaux disponibles localement gagne du terrain, tandis que la traçabilité et l’analyse des risques sont au cœur de la politique d’approvisionnement et de la gestion de la qualité. Des mesures structurelles sont également prises au niveau de la production. Grâce à la numérisation, aux analyses du cycle de vie (ACV) et aux investissements dans l’efficacité énergétique, les producteurs s’efforcent de réduire leur empreinte écologique et d’accroître leur résilience opérationnelle.

« C’est grâce à une forte production, des investissements ciblés et une orientation tournée vers l’avenir, que le secteur belge de l’alimentation animale reste un acteur stable et stratégique de la chaîne agroalimentaire », conclut l’association.

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