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Le syndicat des agriculteurs européens appelle à une journée européenne d'actions mardi

La Copa-Cogeca, l'organisation européenne des syndicats agricoles, appelle à une journée d'action mardi à travers le Vieux Continent afin de s'opposer à la politique agricole européenne, selon une communication publiée sur son site internet. Il n'est cependant pas prévu que les agriculteurs descendent massivement dans la rue et l'action sera plutôt symbolique, selon le Boerenbond flamand.

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L'appel à l'action intervient alors que la Commission européenne vient de dévoiler son deuxième paquet de «simplification» de la Politique agricole commune (PAC). L'exécutif européen propose notamment d'exempter les «petites exploitations» du principe de «conditionnalité». Cette règle conditionne le versement des aides au respect d'une série de critères environnementaux, par exemple sur les jachères ou la protection des cours d'eau. La Commission prône une renationalisation de certaines de ces mesures de conditionnalité.

Dans une réaction, la Copa et la Cogeca disent ne pas pouvoir accepter la dissolution de la PAC au sein d'un fonds unique ni toute autre tentative de renationalisation. Elles s'opposent également à une «proposition précipitée» pour la prochaine PAC, qui serait présentée en juillet en même temps que le cadre financier pluriannuel (CFP) pour l'après 2027.

Pour la Copa-Gogeca, on ne peut avancer «tant que le flou règne sur les ressources disponibles et les structures de gouvernance». Il faut également une réelle consultation du secteur agricole, demande-t-on. «Le budget de l'UE est bien plus qu'un sujet technique, c'est une question politique fondamentale, surtout en ce qui concerne l'agriculture», insiste l'organisation de lobbying représentant les syndicats agricoles. «Alors que l'Europe est confrontée à une multitude de défis, tels que l'instabilité géopolitique, l'incertitude économique et juridique, le changement climatique et l'évolution des dynamiques du commerce mondial, une vérité s'impose : la sécurité alimentaire est synonyme de sécurité. Sans ligne budgétaire claire et garantie soutenant le cadre agricole européen, la politique agricole européenne pourrait s'effondrer comme un château de cartes», met-elle en garde.

On ignore encore quelles sont les modalités de cette journée d'actions pan-européenne. Interrogé, le Boerenbond évoque une action symbolique. Le syndicat flamand d'agriculteurs assure que cela n'aura rien à voir avec les manifestations de grande ampleur organisées par les agriculteurs au début de l'année 2024. Il n'est pas non plus question de se joindre à la journée d'action dans les services publics menée, elle aussi mardi, à l'appel du syndicat socialiste CGSP.

Du côté de la Fugea, autre syndicat belge d'agriculteurs, on reconnait que la simplification administrative est nécessaire. Mais l'annonce de la Commission ne répond cependant pas aux principaux enjeux du monde agricole exprimés lors de la colère agricole de l'an dernier, constate la Fédération unie de groupements d'éleveurs et d'agriculteurs. Ces enjeux étaient d'obtenir des revenus justes et de soutenir la transition agroécologique des fermes. Les agriculteurs attendent «depuis des mois» des mesures fortes sur la question des prix, souligne la Fugea. Cela doit notamment passer par un renforcement d'une directive (UTP sur les pratiques déloyales) afin d'interdire l'achat des produits en dessous des coûts de production. «Force est de constater que les annonces concrètes se font attendre».

Quel budget pour le monde agricole ?

L'autre enjeu prioritaire, d'après l'organisation syndicale belge, est de savoir quel budget européen sera réservé au monde agricole. Il est impératif d'avoir un budget de la PAC renforcé et défini au niveau européen, insiste-t-elle. «Or les rumeurs font état d'un budget raboté et renationalisé via un bloc de financement unique. Inacceptable», balaye la Fugea. Elle critique notamment la renationalisation de certaines mesures de conditionnalité, qui «éloigne d'une approche commune pourtant essentielle et qui risque de niveler les ambitions environnementales et sociales vers le bas», met-elle en garde.

L'organisation pointe également de nouvelles annonces pour des mesures qui avaient déjà été mises en place, sans changements réels dans les fermes, et une «politique de l'autruche» sur la question de la destruction des prairies permanentes, là où l'enjeu est d'avoir des fermes d'élevage à l'herbe viables.

La Fugea reconnait toutefois des points positifs dans le paquet de simplifications de la Commission européenne: une volonté de rassembler les visites de contrôle en ferme (gain de temps et d'efficacité), une hausse de l'aide «petit agriculteur» (qui n'est pas activée en Wallonie mais qui sera possible dans la prochaine PAC) et l'extension de la durée des prairies temporaires de 5 à 7 ans.

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