Le chou chinois, une culture adaptée à nos conditions météo, à la croissance rapide
Les choux chinois sont issus de Brassica rapa subsp pekinensis et de Brassica rapa subsp chinansis. Ces plantes sont adaptées à nos conditions climatiques. Elles se caractérisent par leur croissance rapide. De plus, il s’agit d’une culture relativement aisée, qui convient bien pour les premiers pas de jardiniers débutants. Elle peut également succéder à une autre culture récoltée en juillet ou début août.

Le chou de Pékin peut aussi être appelé Pe-Tsaï. Il forme un chou pommé allongé. Les feuilles ont de larges côtes blanches et les limbes sont gaufrés. Sa culture dure deux mois et demi. La variété la plus courante est « Granaat ».
Un autre nom est Pak Choï. Il a un peu de la forme d’un pain de sucre. De nombreuses variétés sont disponibles, avec des côtes blanches ouvertes, des feuilles longues ou moyennes. La culture dure un peu moins de deux mois. La montée à graines est rapide.
Pour un usage étalé dans le temps, semons de petites quantités de choux chinois à la fois. Répétons l’opération toutes les deux à trois semaines.
Une rotation supérieure à six années
Ce légume mobilise de grandes quantités d’éléments minéraux pour sa croissance. Comme les autres choux, la rotation sera idéalement supérieure à six années.
Nous semons les choux chinois de la mi-juin à fin août. Nous pouvons les semer en godets ou en mottes pressées et les planter dès que les radicelles sortent sous la motte. Il est aussi possible de les semer en place et éclaircir les plantes en surnombre.
La durée d’occupation du sol est courte, les choux chinois sont installés donc souvent après une culture récoltée tôt et avant une autre implantée en fin d’été ou début d’automne.
Tous les choux peuvent être attaqués par la hernie lorsque le sol est acide. Un chaulage avant la plantation est recommandé si l’analyse indique un pH acide. Le chou chinois recevra une forte fumure (compost, fumier…). Par exemple, 1,5 kg de compost par m². On n’apporte pas le compost en même temps que la chaux afin d’éviter des pertes par dégagement d’azote par le compost. On met la chaux, on l’incorpore au sol par un travail superficiel puis on apporte le compost.
Il existe des variétés précoces (cycle de 60-70 jours), demi-précoces (70-80 jours) et tardifs (80-90 jours). Les recommandations des sélectionneurs quant à l’époque de culture sont très importantes, les différences variétales sont considérables.
Une production en été et en automne
La germination nécessite de la chaleur, entre 17 et 18°C. Les premiers semis en place se font dès lors à partir de la mi-juin.
L’induction de la montée à graines se déroule sous les 13-14°C pour beaucoup de variétés, mais certaines induisent déjà la montaison à des températures de 17-18°C. C’est la raison pour laquelle il est préférable de cultiver le chou chinois en été et automne. De plus, la longueur du jour (photopériode) influence la montaison également avec de fortes différences variétales. Si nous le semons au printemps, le risque de montée anticipée à graines est plus élevé et l’élevage des plantules se fait sous abris.
Si nous pouvons semer en place, en godets la transplantation se déroule au stade 3 à 5 feuilles, et un mois plus tard à l’emplacement définitif. L’avantage du semis en place est que la racine pivotante peut jouer pleinement son rôle d’exploration du sol en profondeur à la recherche d’eau et de sels minéraux. Si l’on opte pour les godets suivis de la plantation, l’on gagne un mois d’occupation de sol. C’est particulièrement intéressant pour les tout petits jardins, pour la culture en bacs par exemple.
La densité de plantes sera de l’ordre de 5 à 8 plantes /m² en plein air. Les semis en place seront éclaircis pour y arriver.
Un chou chinois de qualité pousse vite : une terre fertile et des arrosages réguliers donnent de bons résultats. En outre, en automne, peu avant la récolte, ce légume supporte de légères gelées.
Pour les soins, il n’y a rien de particulier. Attention toutefois, les apports d’eau doivent être importants et réguliers. La culture réussit mieux avec un semis en place parce que la racine pivotante approvisionne la plante en eau. La racine pivotante se brise lors de l’opération de transplantation.
Attention aux maladies et ravageurs
Les altises (Phyllotreta atra) criblent les feuilles de petits trous. Les dégâts sont très dommageables sur les plantules jeunes. Évitons de semer ou planter les choux à proximité de parcelles de Crucifères.
La chenille de la piéride de la rave (Pieris rapae), de la teigne des crucifères (Plutella xylastella), de la noctuelle du chou (Mamestra brassicae) dévore le feuillage et est très active du milieu de l’été à l’automne. Il est recommandé de surveiller les plantes pour cueillir les chenilles avant qu’elles ne fassent de gros dégâts.
Les pucerons et notamment le puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) constituent parfois de fortes colonies. Un jardin diversifié est une bonne précaution préventive grâce à la présence d’auxiliaires.
Les limaces et les escargots sont des ravageurs classiques.
Quant à la hernie du chou (Plasmadiophora brassicae), elle est due à un champignon présent dans le sol et provoque de fortes déformations du pied de la plante. La hernie ne s’étend que très peu si le pH du sol approche de la neutralité (pH de 7). Le chou chinois y est très sensible, d’ailleurs, les professionnels l’utilisent comme plante test pour évaluer le statut de leurs parcelles.
Enfin, citons la mouche du chou (Delia radicum). De ses trois générations, ce seront la deuxième (ponte début juillet et larves actives de juillet à mi-août) et la troisième (ponte fin août et septembre, larves actives en septembre et début octobre) qui sont les plus à craindre. La pose de filets très fins lors des quatre premières semaines de croissance est efficace. Les plants forts supportent une présence de larves au niveau des racines.
Une récolte deux à trois mois après le semis
Le chou chinois est prêt à être récolté deux à trois mois après le semis, la croissance est très rapide. Il se conserve assez bien s’il est emballé (plastique ou papier) et mis au frigo à 5°C. Pour éviter qu’il ne se déforme, on place les pommes verticalement dans le frigo, et non couchées. Les professionnels le gardent jusqu’à deux mois en frigos à 1 ou 2°C, placé droit dans les caisses.