Le Corbeau… et le maïs
Face aux dégats de corvidés, que dirait Jean de La Fontaine ?

Maître Corbeau, dans une parcelle récemment semée,
Tenait en son bec un maïs à l’état de jeune plant.
L’agriculteur, par les potentiels dégâts inquiété,
Dû, à peu de chose près, « tirer son plan » :
« Hé ! Bonjour Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes gourmand ! Que vous détruisez mes travaux !
Sans mentir, si votre gourmandise
Se rapporte à nos lourdeurs administratives,
Vous êtes le phénix des hôtes de nos campagnes. »
À ces mots, le corbeau appelle sa compagne ;
Et pour prouver leur voracité,
Ils ouvrent un large bec, dévorent les plants d’à côté.
L’agriculteur s’en trouva démuni, et dit : « Ma bonne administration,
Difficiles sont les jours qui suivent la plantation
Voilà pourquoi nous demandons un peu d’écoute
Ces dégâts valent bien des solutions sans doute. »
La ministre, préoccupée par la problématique
Suggère une nouvelle piste, qui ne doit pas être anecdotique.
(D’après Le Corbeau et le Renard, Jean de La Fontaine)
Ce n’est pas neuf : les corbeaux, choucas et corneilles font chaque année des dégâts dans nos cultures. Ce printemps encore, les parcelles de maïs ont été touchées sans qu’aucune solution ne puisse réellement enrayer la situation… Face à des oiseaux débarquant par dizaines, nous sommes démunis. Que faire ?
Les canons d’effarouchement ne semblent pas suffisants. Ils dérangent, ce que l’on peut comprendre, les riverains mais aussi bien d’autres oiseaux et nos troupeaux. Des dérogations permettant l’abattage de ces nuisibles peuvent être obtenues. Mais avec un délai beaucoup trop long : nous devons intervenir dès que les dégâts sont constatés !
Voici peu, le journal télévisé d’une chaîne privée annonçait que la Région wallonne souhaite réduire le délai d’intervention à quelques jours, plutôt que quelques semaines. Le but : protéger nos cultures ainsi que la biodiversité.
Serions-nous enfin écoutés ? Pourrons-nous enfin cultiver le maïs avec plus de sérénité ? L’avenir nous le dira, mais comme tant d’autres agriculteurs, je croise les doigts.