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La Maison Dandoy s’invite à la Foire

« Nous sommes encore plus anciens que la Belgique », glisse Alexandre Helson dans un sourire. Septième génération aux commandes de la biscuiterie Dandoy, maison bruxelloise fondée avant 1830, son co-dirigeant participera pour la première fois à la Foire de Libramont au sein du village « Tomorrow Food ». Une entrée remarquée, non seulement parce que Dandoy incarne une des plus belles traditions pâtissières du pays, mais surtout parce qu’elle est aujourd’hui un exemple concret d’une transition agroalimentaire assumée, profonde et cohérente.

Temps de lecture : 4 min

« Quand nous avons repris l’entreprise, nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour qu’elle existe encore dans deux cents ans », raconte Alexandre Helson. Pour cette maison fondée avant 1830, toujours familiale, la longévité n’est pas un mot creux. Elle est une responsabilité.

Le déclic n’a rien eu de théorique. Il est survenu un jour, simplement, en marchant dans un champ. « Je me suis retrouvé devant deux blés : l’un, ancien, cultivé en bio régénératif, l’autre issu de l’agriculture conventionnelle. Ce contraste, je ne l’oublierai jamais. C’était une révélation sensorielle ». De cette expérience est née une conviction : recréer un lien vivant entre la terre, les producteurs et la fabrication. « J’ai pris conscience que notre prospérité dépend de gens que nous connaissions à peine, et d’un sol dont nous ne savions rien. C’était inacceptable. ».

Une maison presque bicentenaire

Ce choc s’est traduit en choix concrets. La biscuiterie Dandoy a entamé un travail de fond sur sa chaîne d’approvisionnement. Avec l’aide de la coopérative Farm for Good, elle a progressivement remplacé les farines conventionnelles par des farines issues de blé bio-régénératif, cultivé en Belgique. Le produit emblématique de la maison, le spéculoos, a servi de point de départ : « Il représente à lui seul 50 % de nos volumes. C’était le symbole évident pour amorcer la transition ».

Pour Alexandre Helson, « ce que l’on mange,  c’est la terre, c’est l’agriculture ».
Pour Alexandre Helson, « ce que l’on mange, c’est la terre, c’est l’agriculture ». - M-F V.

Depuis, la Maison Dandoy a profondément repensé ses filières d’approvisionnement. Elle affiche aujourd’hui des chiffres rares dans le secteur : 70 % de ses matières premières proviennent de fournisseurs belges, 60 % sont certifiées en agriculture biologique, et 25 % issues d’une filière bio-régénérative, construite avec Farm for Good.

« Nous avons eu des difficultés à nous approvisionner en beurre bio belge, par exemple. Pendant plusieurs mois, il a fallu importer du Danemark. Ce n’est pas satisfaisant. Mais cela prouve une chose : la demande est là. Il faut maintenant renforcer les structures locales pour y répondre. »

De la boutique à la ferme

Conscient que le changement ne se décrète pas depuis un bureau, Alexandre Helson a voulu que la prise de conscience soit partagée par l’ensemble de l’entreprise. Il a donc orchestré, il y a quelques semaines, une immersion totale en Wallonie, avec ses collaborateurs.

« On a fermé toutes nos boutiques et notre atelier pendant 24 heures. On a emmené tout le monde dans une ferme. Certains n’avaient jamais mis les pieds dans un champ ». Le dirigeant épouse la philosophie selon laquelle on ne transforme pas une marque sans transformer les humains qui la portent.

Éduquer les consommateurs à consommer autrement

Mais le défi ne s’arrête pas là. Car l’enjeu, pour une marque comme Dandoy, est aussi de transmettre cette conscience au consommateur.

M. Helson insiste sur la nécessité de simplifier les messages. « Les labels, les discours techniques, tout ça peut créer de la confusion. Ce qu’il faut, c’est rappeler l’essentiel : ce que l’on mange, c’est la terre, c’est l’agriculture » Et de souligner que « le prix juste, ce n’est pas celui de la quantité, mais celui de la qualité ». Il ne s’agit pas, pour lui, de moraliser l’acte de manger. « Je ne dis pas aux gens qu’ils doivent acheter tous les jours nos biscuits. Je leur dis simplement de le faire en conscience. Goûtez-les pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils portent. Un biscuit peut être un acte ».

 

Une présence à Libramont pleine de sens

La présence de l’entreprise belge sein du village « Tomorrow Food » prend alors tout son sens. « C’est ma première fois à Libramont. Je suis très heureux d’y être, car cette foire est un espace vivant, un lieu d’éducation, un pont entre le monde agricole et les autres secteurs ».

Demain, espère M. Helson, le consommateur ne se demandera plus seulement si un biscuit est bon, mais ce qu’il raconte, à quelle filière il appartient, et quel monde il aide à construire. La Maison Dandoy, solidement ancrée dans le patrimoine belge, prouve ainsi que l’attachement à une tradition n’empêche pas l’innovation. Bien au contraire. « Notre longévité nous oblige. Elle nous pousse à voir plus loin, à nous projeter. Si on veut encore exister dans deux cents ans, on doit repenser nos fondations aujourd’hui ».

Marie-France Vienne

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