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L’élevage de Durbuy et ses Haflingers: ces petits chevaux à la robe et au cœur d’or!

À Tohogne, l’heure est aux répétitions. Leurs crins lavés au vent, les Haflingers exécutent plusieurs figures, guidés de main de maître par leur cavalière. Ici, rien n’est laissé au hasard, chaque mouvement est mûrement réfléchi afin que les dix chevaux soient parfaitement synchronisés. L’objectif : être prêts pour la Foire de Libramont et proposer un show à la hauteur des attentes des spectateurs venus admirer les prouesses de l’élevage de Durbuy.

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Entre Delphine Machiels et la Foire de Libramont, c’est une longue histoire. La première fois qu’elle s’y rend, c’est en poussette, avec son papa exposant pour une firme agricole. Les années passant, elle n’a jamais manqué ce rendez-vous. D’autant plus que depuis cinq ans, il a une saveur particulière. En effet, son élevage de Durbuy y propose un spectacle mettant en avant les nombreuses qualités de ses Haflingers. Des petits chevaux polyvalents qui peuvent, durant cette demi-heure de présentation intitulée « Les Haflingers du Luxembourg », montrer l’étendue de leur talent.

« J’avais rencontré des membres du comité de la Foire. À la base, je devais venir avec mes chevaux pour aider lors d’une représentation. De fil en aiguille, j’ai pris les rênes de celle-ci ». Depuis, cette passionnée d’équitation prépare tout de A à Z. Chorégraphies, entraînement, coaching des cavalières… rien n’est laissé au hasard. Chez elle, à Tohogne, elle s’attelle d’ailleurs à entraîner son équipe des semaines avant ce rendez-vous incontournable. Dans une prairie, avec de la musique, tout est mis en place pour que les conditions soient les plus proches des réalités de la Foire. Le plus compliqué ? Parvenir à synchroniser les dix duos. En effet, sur le grand ring, ils proposeront un spectacle composé de deux parties. L’une s’apparente plutôt à une reprise de dressage en groupe. Cercles, arrêts, doublés : les animaux doivent être au même rythme. Pour la seconde partie du show, place au saut d’obstacles, à la voltige, à l’attelage ou encore au travail à pied.

« C’est vraiment étudié afin de montrer la polyvalence de la race. Il y a également des Haflingers avec des morphologies différentes, certains sont plus typés attelage, d’autres plus fins, comme des chevaux de sport. Il y en a âgés de 18-19 ans, d’autres de 4 à 5 ans. Le but est de prouver que c’est un cheval de famille avec lequel on peut rapidement faire des choses très sympas ».

Quant à leurs cavalières, là aussi les profils et les âges varient. Par contre, elles doivent être expérimentées afin de pouvoir gérer le spectacle, mais aussi le stress le jour J. Et oui, si Libramont est impressionnant pour les chevaux, ça l’est tout autant pour ces sportives aguerries.

Il est essentiel que les différentes figures du spectacle soient parfaitement synchronisées.  C’est pourquoi, des entraînement ont lieu dès le mois de mai.
Il est essentiel que les différentes figures du spectacle soient parfaitement synchronisées. C’est pourquoi, des entraînement ont lieu dès le mois de mai. - D.T.

Plusieurs semaines de répétitions bien nécessaires

Afin de les préparer au mieux, une première réunion a lieu fin avril. Lors de celle-ci, les participantes réalisent un débriefing de l’année précédente, décident qui prendra part au spectacle, de leur tenue, avec un polo bordeaux pour avoir une identité visuelle, et réunissent leurs idées. Si le module en deux parties reste similaire, les figures changent au fur et à mesure des éditions. De plus, elles mettent en place un calendrier de répétitions. Les premières se déroulent au mois de mai.

« Le problème est qu’à cette période, on ne sait jamais si on a été sélectionnées ou non pour l’année en cours. Néanmoins, si nous attendons la confirmation des organisateurs, vers juin, le laps de temps est trop court afin d’être prêtes », indique Delphine.

Ensuite, les entraînements s’enchaînent jusqu’à la semaine avant Libramont. Une séance de préparation est organisée à Tohogne le lundi, avec une autre durant la semaine, si nécessaire. Puis, la répétition générale se déroule le jeudi, soit la veille de leur première représentation à la Foire. Cette dernière est primordiale ! « À la maison, nous essayons de représenter l’espace dans l’une de nos prairies, toutefois cela reste différent. Donc, si on veut avoir quelque chose de synchro et bien préparé, il faut pouvoir s’entraîner sur place ».

Pour Delphine, le but est que l’ensemble du spectacle se coordonne parfaitement, sans accrochage, et ce, bien que les cavalières ne soient jamais à l’abri d’un accident. « L’année passée, il y a eu une chute. C’était la première fois. Il pleuvait énormément et le terrain était très glissant. C’était dangereux, nous avons d’ailleurs enlevé une partie du spectacle. Nous avions de la boue jusqu’aux genoux, et nous n’avons pas voulu prendre de risque. Le fait que le terrain ne soit pas couvert ajoute une difficulté. Il faut s’adapter aux conditions météo… ».

Une expérience enrichissante pour les cavalières et leur monture

Outre ce stress, il faut aussi une sacrée dose d’organisation pour l’équipe de l’élevage de Durbuy. Le jeudi, les vans et les camions prennent la route pour Libramont. Les chevaux y restent jusqu’au dimanche. En effet, si le spectacle se déroule le vendredi et le samedi, le dimanche, une quinzaine d’équidés participent au concours de modèle et allures de la race.

Leurs cavalières les accompagnent, évidemment, toutefois elles ne sont pas seules puisque des grooms sont de la partie. Une aide bien nécessaire pour préparer les animaux, les nourrir et les surveiller jour et nuit.

« Une demi-heure avant le spectacle, nous sommes appelées. En très peu de temps, nous devons être prêtes. Chaque groom doit savoir quel cheval il doit préparer et quel cavalier il doit aider. Ensuite, nous sortons, et là nous nous retrouvons côté jumping, nous devons traverser la foule afin d’aller jusqu’au ring. C’est très compliqué, il y a les drapeaux qui volent, les tracteurs, les gens voulant caresser les animaux… Les grooms forment une véritable barrière humaine. Lorsqu’on arrive sur place, nous n’avons pas de piste d’échauffement. Il faut dès lors commencer directement la représentation ».

Néanmoins, Delphine l’assure : le jeu en vaut la chandelle. « L’accueil du public est toujours excellent. De plus, les organisateurs sont sympas. On s’y sent considérées et soutenues dans nos démarches ». En outre, la Foire constitue une belle vitrine pour la race. Certains spectateurs peuvent y (re)découvrir ce petit cheval plein de qualités.

Quant aux cavalières, vu leur implication lors des répétitions, impossible de douter de leur motivation pour y participer. Sur leur cheval, chacune suit attentivement les instructions de leur monitrice. Et le temps d’une courte pause, on nous confie que personne ne sort indemne de cette expérience… même les chevaux. « Ceux qui ont fait Libramont, on le sent tout de suite. Ils possèdent un bagage que d’autres n’ont pas ! ».

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