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Il sera toujours possible d’abattre à la ferme pour les professionnels

Alors que la question de l’abattage a suscité chez certains de nombreuses interrogations, voire parfois du mécontentement, Adrien Dolimont, le ministre-président du Gouvernement wallon en charge du bien-être animal, précise que cette mesure vise les particuliers. Ainsi, l’objectif est d’interdire l’abattage à domicile des ovins, caprins et porcins, pour les personnes qui ne sont pas professionnelles, comme les éleveurs ou bouchers.

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Actuellement, au sud de notre pays, l’abattage à domicile est autorisé moyennant le respect de plusieurs règles, relatives notamment aux conditions de transport et à l’obligation d’étourdissement. Néanmoins, celles-ci sont difficilement contrôlables lorsque l’abattage est effectué par un particulier…

C’est pourquoi, Adrien Dolimont a proposé au Gouvernement wallon d’interdire cet acte à domicile pour les ovins, caprins et porcins. Une proposition visant à garantir un meilleur respect des exigences sanitaires, environnementales et de bien-être animal. Toutefois, cette mesure ne sera applicable que pour les particuliers et ne concernera donc pas les professionnels comme les bouchers ou les éleveurs. « La volonté est de simplifier le modèle afin d’avoir plus d’efficacité dans la ligne de contrôle et d’utiliser les compétences et services des professionnels pour réaliser ces abattages », indique le ministre-président.

Limiter le stress animal

Notons que nouvelle interdiction s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale pour le bien-être animal adoptée par le gouvernement. Et dans cette optique, la Wallonie a reconnu les avantages de l’abattage à la ferme pour limiter le stress des animaux. En effet, des études de faisabilité menées par l’Université de Liège, financées par le gouvernement précédent, avaient confirmé les bénéfices de réaliser cette opération directement au sein de l’exploitation. Dès lors, la solution préconisée consiste à réaliser l’étourdissement et la saignée sur place, puis à transporter la carcasse à l’abattoir via une (remorque adaptée) qu’est l’unité mobile d’abattage (UMA).

« L’abattage à la ferme permet de supprimer en tout ou en partie différentes sources de stress précédant l’abattage, susceptibles d’impacter le bien-être animal. Pour les races bovines peu dociles, cela permet d’assurer une meilleure sécurité des opérateurs en limitant fortement la manipulation des animaux », indique le ministre-président.

Le projet n’ayant pas été mené à son terme sous la précédente législature, un financement sera octroyé à la faculté de médecine vétérinaire de l’ULiège (199.985 €) pour permettre la finalisation des recherches relatives à l’abattage à la ferme, en collaboration avec la ministre de l’Agriculture. « Il s’agit, dans les mois à venir, de tester en situation réelle le fonctionnement d’une UMA qui fera le lien entre le lieu de vie et d’abattage d’un animal, et l’abattoir agréé dans lequel il sera transformé en produit de viande, et ce dans le respect des principales normes en vigueur en matière de bien-être animal, de santé publique, et de traitement des déchets. ».

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