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Vétérinaire rural, un métier en voie de raréfaction, alerte l'UPV

À situation inchangée, la Wallonie aura perdu la moitié de ses vétérinaires ruraux en 2035, certaines provinces comme le Luxembourg étant particulièrement concernées par le manque de praticiens ruraux, selon des constats de l'Observatoire des vétérinaires présentés par l'Union professionnelle vétérinaire (UPV) en marge de la Foire agricole de Libramont.

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Lancé en 2024, l'Observatoire des Vétérinaires doit rassembler et analyser des données sur la profession dans le but de mettre en place une cartographie des vétérinaires en Wallonie. Les chiffres pour 2024 montrent une augmentation du nombre de vétérinaires inscrits à l'Ordre (2.950 contre 2.904 en 2023) mais cette hausse marque une réalité plus inquiétante. Nombre de vétérinaires quittent en effet la profession dans les 10 ans comme l'attestent les chiffres de vétérinaires «sortants» âgés de 30 à 39 ans.

En outre, près de la moitié des vétérinaires actifs ne soignent que les petits animaux de compagnie. Autre constat peu réjouissant pour l'agriculture: les étudiants vétérinaires sont peu attirés par le milieu rural. Actuellement, l'on compte environ un vétérinaire rural pour 2.000 bovins dans le sud du pays, mais ce rapport augmente à un vétérinaire pour 2.800 bovins en province de Luxembourg. Le taux de remplacement des vétérinaires est aussi particulièrement inquiétant dans cette province et dans le Hainaut. «On s'approche d'une situation de désert vétérinaire en province de Luxembourg», constate l'UPV. Un territoire est qualifié de désert médical, d'un point de vue vétérinaire, quand on y dénombre qu'un praticien pour 3.000 bovins ou plus.

Face au risque de voir la Wallonie perdre 50% de ses vétérinaires ruraux d'ici 2035, l'UPV suggère notamment la mise en place de stages ruraux précoces et rémunérés à destination des étudiants vétérinaires. Une mesure qui a fait ses preuves en France et au Québec et ne coûterait pas beaucoup d'argent aux pouvoirs publics, selon Léonard Théron, vice-président de l'UPV. En Wallonie, la province de Luxembourg a d'ailleurs mis en place une bourse de 1.000 euros par étudiant pour un stage en pratique vétérinaire rurale. Une mesure qui s'inscrit dans un plan d'actions plus large de soutien au vétérinaire rural dans la province.

L'UPV défend aussi la création d'une bourse d'installation, des mesures de soutien de nature fiscale, un parcours de mentorat et de formation post-diplôme ou encore une aide à l'informatisation, des charges administratives assez lourdes pouvant peser sur les épaules des vétérinaires, dénoncent régulièrement ceux-ci, à l'instar des éleveurs dont ils sont les partenaires au quotidien. Agriculture et médecine vétérinaire rurale marchent en effet main dans la main et dépendent l'une de l'autre. Le métier de vétérinaire à la campagne est aussi crucial pour la chaîne alimentaire en raison de la présence des vétérinaires auprès des éleveurs et de leur rôle dans la surveillance des épizooties

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