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Morsures de chiens dangereux: les vétérinaires demandent au gouvernement wallon d’agir

L’Union professionnelle vétérinaire (UPV), en partenariat avec l’association VethoPsy (Vétérinaire – Homme – Psychiatrie) et le réseau des vétérinaires comportementalistes, appelle le gouvernement wallon à reconnaître un projet pilote urgent sur l’évaluation comportementale des chiens dangereux. Cette reconnaissance, dans le cadre du Plan wallon Environnement-Santé, doit notamment permettre le lancement d’un Observatoire des morsures, inexistant actuellement.

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Ce projet pilote, qui est structuré mais encore non reconnu comme le déplorent les trois organisations, vise à répondre à un triple enjeu de santé publique, de sécurité animale et de bien-être animal, expliquent-elles. Chaque année, plus de 600 hospitalisations sont liées à des morsures de chiens, dont près de la moitié implique des enfants, souvent dans un cadre familial. En zone rurale, les vétérinaires sont également sollicités après des attaques entre chiens, ou sur des animaux de ferme, dans des contextes souvent confus mêlant loups, chiens errants ou fugueurs. Par ailleurs, plus de 90 cas de prédation ont été recensés en 2024 par les réseaux agricoles, sans outil structuré pour différencier les causes ou établir les responsabilités.

« Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est pas l’expertise, mais un cadre public, un observatoire des morsures, une structure de coordination pour objectiver et prévenir », résume Fabienne Bedet, vétérinaire comportementaliste de l’association VethoPsy. L’UPV appelle dès lors le ministre-président wallon Adrien Dolimont, en charge du Bien-être animal, et le ministre wallon de la Santé et de l’Environnement Yves Coppieters à une reconnaissance officielle et immédiate de ce projet pilote. Ce dernier prévoit notamment le lancement d’un Observatoire des morsures. Il appelle aussi à garantir une veille vétérinaire sur les incidents de dangerosité animale, à la ville comme à la campagne et à améliorer la coordination des interventions entre communes, police, justice, services vétérinaires et scientifiques.

Sensibiliser les propriétaires

Justement interrogé sur la réglementation relative aux chiens dangereux en commission du parlement wallon, Adrien Dolimont a, de son côté, rappelé que la prévention passe avant tout par l’éducation et la sensibilisation. « L’éducation, la socialisation et la connaissance des besoins éthologiques des chiens, dès leur plus jeune âge, constituent les outils principaux pour prévenir les comportements agressifs. La formation des propriétaires apparaît donc comme un levier prioritaire pour réduire le risque d’incidents ».

Il ajoute : « Parmi les axes présentés au gouvernement en juillet dernier figure mon intention de mettre en place un nouveau cadre réglementaire transversal. Les mesures qu’il comprendra viseront à favoriser la professionnalisation du secteur de l’élevage (davantage de formations pour l’éleveur) ; à favoriser la sensibilisation accrue de l’acquéreur via la transformation du permis de détention en un certificat de confiance ou encore à renforcer les conditions d’acquisition de certaines races de chiens qui ont des besoins particuliers et dont la détention nécessite des compétences spécifiques ».

Selon lui, la Wallonie souhaite privilégier une approche préventive, éducative et non stigmatisante, combinant le respect du bien-être animal et la sécurité publique, dans laquelle la sensibilisation des propriétaires reste un élément central.

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