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Les résidus d'antibiotiques dans les aliments peuvent favoriser la résistance bactérienne

Les résidus d'antibiotiques légalement autorisés dans les aliments peuvent entraîner une résistance aux antibiotiques, ressort-il d'une nouvelle étude de l'Institut de médecine tropicale (ITG) publiée vendredi dans la revue Scientific Reports.

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Les antibiotiques sont utilisés dans l'élevage et l'aquaculture. De petites quantités peuvent donc se retrouver dans les aliments, généralement dans les limites légales maximales de résidus (LMR). Ces seuils sont basés sur la dose journalière admissible (DJA), c'est-à-dire la quantité d'antibiotiques pouvant être consommée quotidiennement tout au long de la vie sans danger pour la santé.

Selon l'étude de l'ITG, ces doses autorisées peuvent être dangereuses. Non pas parce qu'elles sont toxiques pour l'humain, mais parce qu'elles favorisent l'émergence de bactéries résistantes. Dans le cadre de l'étude clinique, 20 volontaires en bonne santé ont reçu chaque jour pendant quatre semaines la DJA de ciprofloxacine, un antibiotique largement utilisé. Un groupe témoin de dix participants a reçu un placebo. Les résultats sont clairs, souligne l'ITG: la quantité d'antibiotiques actuellement autorisée dans les aliments a provoqué l'apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques chez les participants. Les chercheurs ont observé l'émergence d'une résistance chez Escherichia coli (E. coli), une bactérie intestinale très répandue.

De plus, le microbiote intestinal a été perturbé: certaines espèces bénéfiques ont diminué, tandis que d'autres ont augmenté. «Des recherches antérieures avaient déjà montré que l'usage d'antibiotiques dans l'élevage et l'aquaculture pouvait générer des bactéries résistantes, qui sont ensuite transmises à l'homme. Notre étude met en évidence une cause plus directe: même de petites traces d'antibiotiques dans notre alimentation peuvent rendre résistantes les bactéries naturellement présentes dans notre organisme», explique le professeur Chris Kenyon. Les chercheurs alertent: les réglementations actuelles en matière de sécurité alimentaire ne tiennent pas suffisamment compte de cet aspect. Ils appellent donc à une révision des politiques afin de freiner la progression des bactéries résistantes.

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