Pommes de terre dans le nord-ouest de l’UE: les stocks pèsent sur les prix du «libre»
L’ensemble des plus récentes enquêtes sur les niveaux de stocks dans les pays du Nepg, producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen, font état de stocks plus élevés par rapport à l’an dernier notamment. Rappelons toutefois que les rendements étaient en hausse (+ 11 %), tout comme les surfaces (+ 6 %).
Les stocks actuels de pommes de terre et le déséquilibre entre l’offre et la demande nuisent aux prix pratiqués sur le marché libre, malgré la hausse de 15 % de la demande industrielle observé sur ces 5 dernières années.
Pertes en production plus élevées
En décembre dernier, le Nepg estimait les pertes en production à 5 %, ce qui semble aujourd’hui tout à fait réaliste voire sous-estimé sur le périmètre concerné, au regard du nombre de problèmes en conservation qui ont été signalés. Et ces problèmes surviennent souvent sur les mêmes variétés. C’est pourquoi, même si les disponibilités en pommes de terre sont toujours suffisantes pour répondre à la demande des transformateurs, ces derniers sont, depuis peu, de retour sur le marché, ce qui pourrait avoir un impact positif sur l’ambiance de marché.
Même si la qualité globale est plutôt bonne dans les stockages, comme des déstockages doivent être anticipés sur certains bâtiments pour des raisons qualitatives, l’hypothèse d’un manque de disponibilités de lots avec de (très) bonnes caractéristiques de fritabilité en fin de saison est tout à fait réaliste. La météo actuellement observée sur l’Europe, avec des températures froides, pourrait engendrer des challenges supplémentaires à relever. Et, comme pour les années précédentes, la question est de savoir quand et dans quelles conditions les plantations 2018 vont se dérouler ? Les toutes premières plantations de hâtives dans certaines régions d’Allemagne ont déjà été retardées.
L’activité industrielle est toujours bonne, même si les pommes de terre sont principalement travaillées dans le cadre des contrats, ne laissant aujourd’hui que peu de place pour la demande sur le libre. Les exportations de pommes de terre pour le marché du frais sont plutôt sur une bonne dynamique, dans un contexte de matière première compétitive. De plus, les exportations de produits finis vers les pays tiers continuent également leur progression.
Vu le contexte actuel de marché, les baisses de prix de contrat sur l’industrie, pour 2018/2019 étaient attendues, ce qui est confirmé par les représentants du Nepg, qui notent, dans la majeure partie des situations, des baisses de prix de 5 à 10 % selon la période de livraison, la variété, et l’acheteur. Ainsi, les prix de contrat sont non seulement inférieurs à ceux proposés lors de la précédente récolte, mais dans certaines situations ils redeviennent même inférieurs aux prix proposés il y a 2 ans… C’est pourquoi, selon le groupe des pays producteurs du nord-ouest de l’UE, ces prix de contrats redeviennent parfois inférieurs aux coûts de production !
Les productrices et les producteurs sont donc invités à raisonner de manière optimale les emblavements de ce printemps, tenant compte de l’évolution de l’offre et de la demande, et intégrant le fait que la tendance actuelle, avec par exemple de moins en moins de Bintje mais de plus en plus de variétés spécifiques industrie à potentiel de rendement plus élevé, va se poursuivre.
