Récolte de pommes de terre: le Nepg tire la sonnette d’alarme!

On estime qu’environ 50 % des surfaces de pommes de terre dans le nord-ouest européen sont irriguées, et malgré les coûts élevés, les pompes d’irrigation fonctionnent jour et nuit. Mais dans tous les pays concernés, des mesures de restriction de l’usage de l’eau ont été prises par les administrations régionales : l’irrigation peut être purement et simplement interdite, ou interdite pendant certaines heures de la journée, ou alors les volumes alloués à l’irrigation des pommes de terre peuvent êtres restreints. Les parcelles irriguées peuvent avoir encore du potentiel. Rappelons que seuls quelques pourcents des surfaces de pomme de terre sont irrigués en Belgique.
Pour beaucoup de parcelles non irriguées, la pluie est arrivée trop tard. Suite aux récentes averses, il faut craindre un éventuel rejet/repousses au champ, avec apparition d’une deuxième génération de tubercules : des cas sont déjà signalés en plaine. Les pommes de terre ont également des matières sèches très élevées, ce qui représente un risque supplémentaire d’endommagement des tubercules, si les conditions sèches perdurent en période de récolte.
Premiers prélèvements
Les premiers prélèvements réalisés dans les 5 pays producteurs du nord-ouest de l’Europe membres du Nepg (Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas), montrent une différence importante de rendement entre les parcelles irriguées et les parcelles non irriguées ; par exemple, en moyenne, en France, 13 t/ha brutes à ce stade, en faveur des parcelles irriguées.
Compte tenu des informations actuelles, les experts tablent au minimum sur un niveau de rendement inférieur de 15 à 25 % à la moyenne pluriannuelle. Il est encore trop tôt pour estimer très précisément la récolte 2018. En raison des problèmes de qualité, rendements bruts et rendements nets pourraient en outre être bien différents.
Volumes contractualisés : une année test pour les relations dans la chaîne d’approvisionnement
Environ 70 % des pommes de terre de consommation, sur les pays continentaux du Nepg, peuvent être considérés, d’une manière ou d’une autre, contractualisés pour la filière de la pomme de terre transformée. De nombreux producteurs font état d’un risque élevé d’incapacité à fournir l’ensemble de leurs volumes contractualisés : la question est donc de savoir comment les acheteurs vont réagir et contraindre éventuellement les producteurs à fournir l’ensemble de la marchandise engagée sous contrat, dans un contexte de prix élevés sur le marché libre en cas de rachat de pommes de terre. D’autant que les pommes de terre disponibles sur le marché libre devraient être très rares sur le périmètre du Nepg. Les pertes financières seraient alors être majeures pour les producteurs, simplement pour devoir honorer leurs contrats…
Les événements météorologiques de 2018 sont tout simplement hors de contrôle pour les producteurs et il parait improbable que les acheteurs ne le reconnaissent pas », a déclaré un porte-parole des agriculteurs anglais (Nfu). Selon Ahdb, les surfaces de pommes de terre auraient diminué de 3 % en Grande-Bretagne, cette année, ce qui pourrait exacerber les problèmes si les rendements affichaient des baisses significatives. Le Nfu a été en contact avec un certain nombre de conditionneurs, de transformateurs et d’acteurs du commerce, au cours des deux derniers mois, pour savoir comment ils allaient gérer les problèmes de rendement et de qualité, et leur demander de faire preuve de souplesse, de flexibilité et d’équité avec les producteurs.
Force majeure
Approche européenne