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Malgré une année semée d’embûches, la Foire de Battice, positive, se dit prête à rebondir

Comme chaque année à la rentrée, le plateau de Herve est à la fête. Pourtant, les organisateurs ont tenu à rappeler leur combat pour que se maintienne la Foire. Et il n’est pas encore gagné !

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La Foire de Battice est et reste l’aboutissement d’une année de réflexion, de travail, à l’image de l’agriculture. « Cette année fut pénible, non pas par la charge de travail croissante liée à l’organisation d’une foire, mais à cause de l’incertitude quant à la possibilité d’organiser l’événement » a expliqué Didier Gustin en introduisant la séance inaugurale de la Foire de Battice.

La traversée du désert

La mise en vente des terrains occupés par la Foire est en effet une grosse déception qui a remis en question la survie de l’organisation. « Face à un événement d’une telle ampleur, difficile de garder la motivation. » Et l’équipe organisatrice sait que seule elle ne parviendra pas à organiser la 30e édition de la Foire et les suivantes. Raison pour laquelle elle sollicite les instances politiques. « Sans un engagement concret, nous serons voués à disparaître ! »

Cette année fut donc une longue traversée du désert, « à l’image de notre agriculture et de la sécheresse qu’elle a subie… Un agriculteur doit apprendre à s’adapter à toutes les situations… »

Une poule bien présente

Autre tuile, la maladie de Newcastle qui a alourdi le bilan puisque la Foire avait pour thème « la poule de Herve ».

« Le thème ne pouvait mieux coller à l’actualité. nous nous devions de soutenir un secteur en difficulté et mettre en avant une race locale, dont la survie ne repose que sur le travail d’une poignée d’éleveurs passionnés. C’est d’ailleurs Didier Brick, un enseignant et un éleveur amateur chevronné qui travaille à promouvoir la race, qui a reçu le prix du mérite agricole cette année. »

Pour Marc Drouguet, bourgmestre de Herve, la poule de Herve était aussi choisie au niveau de la commune pour la semaine de l’environnement. Outre le fait de vouloir préserver une race locale, elle peut intervenir dans l’élimination des déchets organiques des ménages. « Après notre fromage, c’est une fierté de pouvoir mettre en évidence un animal qui a un lien fort avec le Pays de Herve. » Sans l’arrêté ministériel signé le 29 août dernier, qui assouplit les mesures prises pour les détenteurs de volailles amateurs dans le cadre de la maladie de Newcastle (voir p. 5), ladite volaille aurait été la grande absente de l’événement !

La poule comme la foire permet de mettre en évidence le patrimoine, la génétique, et permettre aux jeunes un retour à la nature.

Et si cette nature retrouve sa couleur verte, la sécheresse, elle est toujours là, l’inverse des quantités de fourrages.

L’exemple venu des jeunes

Une année difficile donc d’autant que l’élevage lié au sol est particulièrement malmené. « Quel est donc l’avenir du modèle d’agriculture familial ? » s’est interrogé le représentant des mouvements agricoles présents. Pression foncière toujours plus forte, libéralisation des marchés, mauvaise perception du métier… La seule certitude des agriculteurs ? Avoir toujours plus de travail, mais à quel prix ? Pas étonnant que peu de jeunes décident de se lancer dans l’aventure. »

Pourtant la Foire se veut positive, forte ! À l’image de l’Ecole des jeunes éleveurs qui a battu son plein durant 5 jours, rassemblant pour l’occasion quelque 152 jeunes répartis en 15 équipes. « par leur participation, ils nous prouvent que les défis d’aujourd’hui pourront être relevés dès demain par la nouvelle génération », a estimé M. Gustin.

Pour toutes ces raisons la Foire a sa raison d’être et doit continuer à exister, d’où la volonté et la nécessité de trouver des solutions concrètes.

P-Y L.

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