Barèmes forfaitaires de l’année 2017: les éléments à prendre en compte pour la déclaration fiscale
Celui qui a encore reçu son formulaire de déclaration fiscale sous forme papier sait que le moment est venu de rassembler tous les documents et données nécessaires pour pouvoir l’introduire à temps. La déclaration fiscale des agriculteurs imposés sur base du forfait agricole doit être introduite, cette année, au 13 décembre 2018, que ce soit sur papier ou via Tax-On-Web. Un délai supplémentaire, jusqu’au 10 janvier 2019, est accordé si la déclaration est introduite via un conseiller ou un comptable.



Ce
Le principe du forfait
Le bénéfice semi-brut
Le bénéfice semi-brut est un chiffre forfaitaire, situé entre le bénéfice brut (chiffre d’affaires) et le bénéfice net (bénéfice imposable). Les négociations en vue de la détermination du
Trois chiffres par région
Calcul du bénéfice semi-brut lait, viande, cultures
Exemple de calcul
Une exploitation agricole de 50 ha en zone sablonneuse a livré 196.000 litres de lait en 2017. La surface fourragère est de 26 ha.
196.000 litres de lait/9.800 (coefficient lait région sablonneuse) = 20 ha « lait » ;
20 ha x 1250 euros (bénéfice semi-brut « lait » région sablonneuse) = 25.000 euros ;
26 ha cultures fourragères – 20 ha « lait » = 6 ha ;
6 ha x 590 euros (bénéfice semi-brut « viande » région sablonneuse) = 3.540 euros ;
50 ha (surface réelle) – 26 ha (lait + viande) = 24 ha ;
24 ha x 560 euros (bénéfice semi-brut région sablonneuse) = 12.720 euros ;
Surface « lait » de plus de 25 ha
Les producteurs laitiers dont la surface « lait » dépasse 25 ha doivent tenir compte d’un bénéfice semi-brut accru de 5 euros/ha au-delà des 25 ha, avec une hausse maximale de 200 euros/ha. Le bénéfice semi-brut augmenté n’est applicable que sur les ha au-delà de 25 ha.
Attention : auparavant, l’accroissement était de 1 euro/ha avec un maximum de 40 euros/ha. La spéculation ayant vu sérieuse progression du prix du lait, la formule a été revue pour cette année et les suivantes. Si le prix du lait est inférieur à 30 cent par litre, l’accroissement par ha à considérer sera de 1 euro ; si le prix est de 30 à 32 cent par litre, il sera de 2 euros ; de 32 à 34 cent par litres, on comptera 3 euros ; de 34 à 36 cent par litre, 4 euros ; et au-delà de 36 cent, 5 euros/ha.
Le bénéfice semi-brut en élevage porcin
Au bénéfice semi-brut agricole, il peut s’ajouter un bénéfice semi-brut complémentaire grâce à l’élevage porcin. Ce bénéfice complémentaire dépend du type d’élevage.
En élevage de truies, le bénéfice semi-brut complémentaire est calculé en multipliant le nombre moyen de truies productives présentes par 245 euros (bénéfice semi-brut). Comme l’année passée, il n’y a pas de minimum de truies à déclarer.
Porcs et surface agricole
Les éleveurs de porcs ont droit à une diminution de la surface agricole qui entre en ligne de compte pour le bénéfice semi-brut agricole via l’application du calcul suivant : (nombre de truies x 15) + nombre de porcs engraissés – (nombre d’ha de l’exploitation agricole x 50)/1.000. Cette diminution ne peut pas être supérieure à 2,5 ha.
Autres revenus imposables à ajouter
Outre le bénéfice semi-brut agricole et le bénéfice semi-brut complémentaire pour les éleveurs de porcs, un certain nombre d’autres primes ou bénéfices complémentaires doit également venir s’ajouter au bénéfice imposable.
C’est le cas de cultures spéciales (production de pommes, poires, fraises, raisins…) pour lesquelles des barèmes particuliers ont été calculés. C’est également le cas pour l’engraissement de veaux et l’aviculture.
La plupart des primes reçues par les agriculteurs et horticulteurs sont en principe à ajouter au bénéfice semi-brut. Un nombre restreint d’indemnisations est déjà inclus dans le calcul du bénéfice semi-brut.
Il existe également des indemnisations dues à des frais supplémentaires ou à des rendements moindres. Ces aides ne doivent donc plus s’ajouter au bénéfice semi-brut. C’est le cas notamment des aides spécifiques pour l’agriculture biologique et l’agriculture agri-environnementale… Ces aides sont imposées à un taux particulier de 16,5 %. Elles doivent être retirées du bénéfice semi-brut avant de pouvoir les mentionner dans le code correspondant du formulaire.
Les aides comme le paiement de base (plus la prime aux jeunes agriculteurs et le verdissement) et la prime vaches allaitantes doivent être ajoutées au bénéfice semi-brut. Elles bénéficient d’un taux réduit de 12,5 %. La mesure de crise pour le porc et la viande bovine doit également être indiquée mais elle sera imposée à un taux de 16,5 %.
Les aides à l’investissement reçues en 2017 sont exonérées d’impôts.
Des bénéfices venant de d’opérations complémentaires doivent être ajoutés au bénéfice semi-brut. Parmi ceux-ci, notons :
– la vente de lait de ferme en dehors du circuit habituel : 0,25 euro/l (la vente de lait à la ferme au particulier pour sa consommation personnelle n’entre pas en ligne de compte) ; la vente de beurre ou de fromage est également incluse dans le résultat semi-brut, et ne doit pas être indiquée ;
– la vente directe de viande d’animaux de la ferme (par carcasse, demi-carcasse, quartier ou morceaux découpés) aux consommateurs ;
– la vente des produits de la ferme sur des marchés fermiers ;
– les travaux agricoles rémunérés pour d’autres agriculteurs ;
– le commerce de bestiaux, d’engrais et d’aliments pour bétail ;
– l’exploitation d’un manège ;
– l’organisation de vacances à la ferme ;
– la vente de certificats verts, si producteur professionnel ;
– les revenus de la location ou sous-location de terrains affectés à l’exercice de la profession du bénéficiaire, y compris dans le cadre de contrats de culture ;
– …
Frais déductibles et pertes
Le montant du bénéfice semi-brut, augmenté d’une série de bénéfices complémentaires, peut être diminué par la soustraction de certaines dépenses ou pertes, individuellement déductibles. Seules les pertes et dépenses reprises dans le forfait agricole sont déductibles. Les autres frais, qui surviennent dans l’exploitation agricole, sont considérés comme étant inclus dans le calcul du bénéfice semi-brut.
Pertes exceptionnelles en cultures et bétail
Les pertes représentent en fait une correction du bénéfice semi-brut. Celui-ci est déterminé dans le cadre d’une activité normale. Mais on peut se retrouver hors des limites normales en raison d’un bénéfice complémentaire (à déclarer) ou de pertes, qu’on peut déduire. Les pertes professionnelles normales (qui se situent dans des limites acceptables) sont incluses dans le calcul du bénéfice semi-brut. Dès lors, seules les pertes exceptionnelles peuvent être déduites.
Dans le domaine des cultures, il s’agit de pertes dues à des faits survenant dans quelques communes ou exploitations, ou de pertes qui ont comme conséquence que la récolte de la parcelle considérée est perdue. Dans le premier cas, la perte doit être constatée par la commission de constatation des dégâts agricoles. Dans le deuxième cas, seul le contrôleur des contributions doit être contacté pour vérifier la perte.
Il faut retirer 20 % de la perte constatée par la commission de constatation des dégâts ou par le contrôleur.
Le résultat est multiplié par la surface atteinte pour calculer la surface à prendre en considération. Sur cette surface, on applique le bénéfice semi-brut correct et un coefficient de perte (1 pour le foin, 1,5 pour les céréales, le lin, les chicorées, les légumineuses et le colza, 2 pour les betteraves, les pommes de terre et le maïs fourrage), pour aboutir à la perte déductible.
Les pertes qui surviennent dans les cultures fourragères peuvent éventuellement être réparties sur 2 années, (2 x 50 %) car on considère que ces pertes portent leurs préjudices sur 2 ans. Les cultures fourragères considérées sont : les céréales fourragères, les betteraves fourragères, les fourrages verts, les foins, les pommes de terre.
Pour le volet animal de l’exploitation, les pertes se présentent sous la forme de maladies ou mortalités. Ces pertes doivent être prouvées, par exemple, par les documents délivrés par les entreprises de destruction agréées (Rendac), les vétérinaires, l’abattoir…
Le texte du barème mentionne les montants à prendre en compte pour calculer les pertes déductibles. À noter que certaines pertes (chez les porcs, chez les bovins dans les exploitations touchées par le botulisme…) peuvent être déduites sur deux années.
Les fermages
Les fermages afférents à l’année 2017 et se rapportant aux terrains pris en location peuvent être déduits du bénéfice semi-brut ; le loyer afférent aux bâtiments professionnels a été pris en compte lors de la détermination du forfait et ne peut donc être déduit individuellement. Notez qu’il peut en être différemment en horticulture, en arboriculture…
L’exploitant locataire doit annexer à sa déclaration un relevé indiquant les bénéficiaires, le montant du fermage et la superficie.
Les frais payés en vertu d’un contrat de culture (parfois appelé bail saisonnier) sont déductibles jusqu’à un maximum de base du bénéfice semi-brut applicable à la zone concernée.
Salaires et travaux déductibles
Le travail dans une exploitation agricole est constitué du travail de l’exploitant et de son conjoint par exemple (travail interne) et du travail d’un personnel rémunéré (travail externe). Seul le
La justification ou la preuve des salaires déductibles peut se faire par le truchement des fiches salariales 281.10 ou 281.50 (salaires ouvriers, employés, aidants). Des prestations peuvent être payées à l’aide de chèques ALE et titres services. Certaines factures de travaux agricoles réalisés en 2017 peuvent également servir de justificatif pour la déduction de salaires.
Toutefois, certains travaux sont déjà inclus dans le calcul du bénéfice semi-brut et ils ne peuvent donc pas intervenir dans la déduction salariale. C’est le cas des coûts du labour, du coût des produits utilisés (semences et plants, engrais et produits phytopharmaceutiques), des frais de fauchage (foin), des frais de récolte de lin et de pois verts, du chargement des betteraves, de la déshydratation pour la transformation de fourrages en aliments concentrés, des frais de transport (21 % de TVA), des travaux agricoles non soumis au taux de TVA réduit de 6 %, à l’exception des frais de transformation et de séparation du lisier qui malgré le taux de 21 % sont bien déductibles.
Le tarif maximum de 430 euros par ha est calculé sur la surface déclarée (ha fictifs « lait » inclus), total à réduire éventuellement des surfaces concernées par les pertes exceptionnelles.
Un calcul fictif est réalisé pour les éleveurs de porcs et de truies : la surface fictive est calculée en appliquant le coefficient 0,6 sur le nombre de truies productives et le coefficient 0,03 sur le nombre de porcs engraissés vendus. On peut déduire les salaires justifiés sur cette surface, toujours à raison de 430 euros par ha.
Charges sociales et cotisations
Taxes et prélèvements
Intérêts d’emprunt
Cotisations professionnelles
Honoraires
Amortissement de quotas de production ou de quotas de primes
Non-paiement de livraisons
Vol ou détournement d’un élément d’actif
Location de quotas
Autres frais professionnels
Calculs du bénéfice semi-brut
I
La « superficie fourragère non affectée à la production laitière » est censée correspondre à la différence entre :
– la superficie fourragère (tant celle faisant l’objet de la déclaration de superficies en Belgique que, le cas échéant, celles situées à l’étranger) ;
– et la « superficie fourragère affectée à la production laitière ». Le bénéfice semi-brut de cette superficie fourragère non affectée à la production laitière (SN) dans les régions de 6 à 20 est calculé au moyen de la formule suivante :
Bénéfice semi-brut = SN x B
L’« autre superficie agricole ordinaire » est censée correspondre au solde éventuel de la superficie réelle de l’exploitation.
Le bénéfice semi-brut de cette autre superficie agricole ordinaire (AS) est calculé au moyen du tableau et de la formule suivante :
Bénéfice semi-brut = AS x C
Calcul du bénéfice semi-brut total
Le bénéfice semi-brut total est simplement égal à la somme des bénéfices semi-bruts se rapportant aux superficies SL, SN, AS.
Salaires forfaitaires et travaux agricoles
Lorsque le montant des salaires justifiés excède celui des salaires forfaitaires, le montant des salaires justifiés est déductible dans la mesure où il ne dépasse pas le résultat de l’opération suivante :
S x 430,00 euros pour les régions 1 à 11 ;
S x 320,00 euros, pour les régions 12 à 17 ;
S x 215,00 euros pour les régions 18 à 20.