Si tous les paysans du monde voulaient se donner la main?

volunteer-2055015_1920

Comme chaque année, durant l’opération « Îles de Paix », le magnifique travail de cette ONG est mis en évidence pour nous informer sur les énormes besoins alimentaires mondiaux.

Au bénin, dans la région de l’Atacora, 4 familles sur 10 connaissent des problèmes d’insécurité alimentaire. Les Îles de Paix aident les producteurs locaux à améliorer leur production. L’ONG invite aussi les paysannes à se réunir pour vendre leurs produits et conserver la valeur ajoutée de ceux-ci.

En analysant le travail remarquable réalisé par les agriculteurs wallons au Bénin, on trouve des similitudes frappantes avec notre réalité, tant au niveau de la production que de la commercialisation.

Si, évidemment, l’insécurité alimentaire n’existe probablement pas dans les familles agricoles wallonnes, un certain nombre d’entre elles doit néanmoins faire face à une réelle insécurité économique due à la politique agricole européenne et l’agroalimentaire tournant autour des fermes.

C’est notamment au niveau des changements de comportement, des pratiques agricoles tendant à la reconquête de l’autonomie des fermes et de la reprise en main de la vente des produits que des avancées sérieuses sont réalisées tant au Nord (et spécifiquement en Wallonie), qu’au Sud (et en Afrique).

Du côté de la production, de la terre, des élevages, l’agriculture paysanne wallonne a, depuis quelques années, choisi de produire sur ses terres des céréales et des plantes variées pour nourrir ses animaux en lieu et place des aliments industriels. Elle a choisi des techniques culturales respectueuses du sol, orientée vers des mélanges variés de plantes et vers la remise en valeur des potentialités organiques du sol plutôt que de faire appel aux intrants chimiques.

En de nombreuses régions d’Afrique, le recours aux intrants chimiques apportés par l’industrie occidentale a été un fiasco.

Par contre, le travail d’accompagnement des producteurs par les ONG en vue de se réapproprier, comme chez nous, la production et la vente des produits a permis aux populations autochtones de trouver une alimentation plus importante et plus variée, sans dépendre des cuisses de poulet industrielles et de la poudre de lait envoyée par l’Occident.

Face aux deux enjeux fondamentaux pour notre planète que sont la protection de l’environnement et l’alimentation de 9 milliards d’êtres humains, des agriculteurs du Nord et du Sud se donnent la main. De plus en plus de contactes s’établissent au niveau mondial et cela pourrait grandement participer à relever ces défis. Nombreux sont ceux, et notamment des voix reconnues, qui affirment que l’agriculture paysanne est la plus à même de remplir cette mission. Pour continuer à s’organiser et atteindre ces objectifs de souveraineté alimentaire et de protection de l’environnement, l’agriculture paysanne devra pouvoir compter sur le soutien de consommateurs et de citoyens de plus en plus motivés et organisés. Là, aussi les avancées sont encourageantes.

Jean Frison

Le direct

Le direct