Accueil Voix de la terre

Une fois n’est pas coutume

À ma grande surprise l’article « Les vampires des labos » de Marc Assin m’a laissé perplexe et, une fois n’est pas coutume, cela m’a semblé manqué d’objectivité. Son complément dans « Trop de gens nous aiment » conforte mon avis. Visiblement, ses souvenirs macabres de lutte contre la brucellose façonnent son opinion.

Temps de lecture : 3 min

À ma grande surprise l’article « Les vampires des labos » de Marc Assin m’a laissé perplexe et, une fois n’est pas coutume, cela m’a semblé manqué d’objectivité. Son complément dans « Trop de gens nous aiment » conforte mon avis. Visiblement, ses souvenirs macabres de lutte contre la brucellose façonnent son opinion.

À cette époque, j’étais gamin et je me souviens plus du travail de contention pénible pour faire la prise de sang dans la jugulaire, dans de vieilles étables entravées, que du stress engendré par l’attente du résultat. Cependant, je me rappelle qu’une grosse ferme voisine a été touchée et que son exploitant suspectait « un coli cadeau malveillant », ce qui corrobore les dires de Marc Assin.

Mais la phrase « Pour quels résultats ? » qui revient sans cesse dans l’article n’est-elle pas exagérée ? Marc Assin n’y voit que la désolation laissée dans les campagnes après un résultat positif, comme si les vampires des labos étaient les responsables de la contamination. Je n’ai évidemment jamais connu de « stamping out » sur mon exploitation et suis donc mal placé pour juger, mais j’ai connu du BVD, la FCO, Babésiose, Ernichiose et maintenant la Fièvre Q (tout cela sans achat extérieur). Je connais donc les coûts financiers et moraux de lutte contre ces maladies. Comble du paradoxe, il m’est arrivé d’être content lorsque les vampires en blouses blanches trouvent enfin un résultat positif, rien de pire, en effet, de ne pas savoir ce qui est en train de miner votre exploitation.

Personnellement, je pense qu’on ne peut nier que la prévention contre toutes les maladies est la méthode la plus efficace à tous les niveaux (perte de production, de fertilité, médicaments, moral, perte de temps…). Je pense aussi, qu’on ne peut nier que des résultats ont été atteints et que la transmission de ces maladies par contact de troupeau voisin est fortement diminuée. Je n’aurais certainement pas développé de BVD si le plan de lutte avait existé plus tôt.

À propos de la brucellose, je me rappelle aussi que le père d’un fermier voisin a contracté la maladie… L’ ESB en Angleterre a fait exploser le nombre de personnes atteintes de la maladie de Creutzfeld Jacob…

Comme je fais de la vente directe, je dois chaque année effectuer la tuberculination de mon troupeau.

Contrainte inutile ou devoirs nécessaires du métier ? Et les analyses listéria sur mes fabrications, futilités ou mal nécessaire au bien être des consommateurs ?

Nous nous targuons tous de produire des produits de qualité et sans danger pour les consommateurs, cette qualité nous impose des devoirs qui nous imposent des contraintes.

Certes, les réponses de l’arsia et de l’afsca sont souvent excessives, et bien sûr, toutes ces nouvelles mesures m’embêtent, mais ne serait-il pas plus judicieux de se tracasser du manque de valorisations de ces contraintes dans la vente de nos produits, plutôt que de se plaindre de la nature même de notre métier, ce qui risque encore d’être considéré comme des jérémiades d’agriculteurs par les consommateurs.

De même, l’absence de vrai plan de lutte contre les sangliers transmetteurs de la brucellose me semble bien plus préoccupante que des analyses à effectuer…

DL

A lire aussi en Voix de la terre

Une occasion ratée d’encourager les jeunes

Voix de la terre Vous le savez, il n’est pas simple d’être agriculteur aujourd’hui, et le défi est encore plus grand si vous êtes un jeune agriculteur. Or, nous entendons partout que l’état offre des aides, du soutien… ; cela particulièrement destiné à ces jeunes fermiers. Magnifique, pensez-vous. La réalité sur le terrain est bien différente.
Voir plus d'articles