La résistance aux antibiotiques dans l'élevage en hausse dans les pays émergents

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Depuis 2000, la production de viande a augmenté de 68% en Asie, 64% en Afrique et 40% en Amérique du sud. L'expansion de l'élevage intensif signifie également que davantage d'antibiotiques sont utilisés pour maintenir une bonne santé et productivité des élevages. Des pratiques mises en lien par l'étude avec le développement d'infections résistantes aux antimicrobiens (ARM) chez l'animal mais aussi chez l'homme. En Belgique notamment, des systèmes ont été déployés pour suivre étroitement l'apparition de telles résistances, ce qui par contre reste très peu connu dans les pays à faibles revenus ou intermédiaires. Entre 2000 et 2018, la proportion d'antimicrobiens présentant plus de 50% de résistance a même augmenté de 0.15 à 0.41 dans les élevages de poulet et de 0.13 à 0.34 dans les élevages de porcs.

«Ces tendances inquiétantes montrent que ces traitements vétérinaires perdent de plus en plus de leur efficacité, avec des conséquences potentielles importantes pour le secteur de l'élevage lui-même et pour la santé des consommateurs», souligne l'ULB. Pour le professeur Thomas Van Boeckel, qui a dirigé les travaux, la situation est préoccupante, puisque la consommation de viande augmente le plus dans ces pays mais l'accès aux antibiotiques à usage vétérinaire reste très peu régulé. La résistance aux antimicrobiens (AMR) «est un problème global et les efforts faits dans une partie du monde peuvent s'avérer vains si l'AMR augmente considérablement ailleurs».

Les principales régions concernées par l'étude sont le nord-est de la Chine et de l'Inde, le sud du Brésil, l'Iran et la Turquie. «Les antimicrobiens présentant les taux de résistance les plus élevés étaient également ceux qui sont le plus utilisés en production animale, à savoir les tetracyclines, les sulphonamides, la pénicilline, et les quinolones», ajoutent les chercheurs. L'objectif est entre autres d'aiguiller mieux les politiques publiques. Ils ont aussi développé une plateforme de données publiques, resistancebank.org, via laquelle les chercheurs des quatre coins du monde peuvent partager leurs résultats concernant l'AMR dans l'élevage.

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