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Le malaise agricole allume les «feux de la colère» en France

Palettes et bottes de paille incendiées, rassemblements de centaines de tracteurs en centre-ville: les agriculteurs français multiplient ces derniers jours les actions afin d’exprimer leur «colère» et leur «désespoir».

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Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs centaines d’agriculteurs ont allumé «les feux de la colère», incendiant palettes, bottes de paille et souches, en Ile-de-France, dans le Nord, l’Est et le Sud-Ouest, à l’appel de plusieurs syndicats. «On a appelé ça les feux de la colère, mais aussi les feux du désespoir, pour faire ressentir le malaise ambiant qu’il y a dans la campagne, et cet acharnement qu’on peut subir au quotidien», a expliqué à l’AFP Amandine Muret-Beguin, céréalière et responsable locale des Jeunes Agriculteurs en Ile-de-France.

Les agriculteurs entendaient notamment protester contre un projet de mise en place de zones de non-traitement (ZNT) destinées à protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides, mais pas seulement. «Ca a été la goutte d’eau. On se fait déjà pas mal attaquer quotidiennement sur nos pratiques, alors que le gouvernement admet qu’on a l’agriculture la plus durable au monde, donc c’est un non-sens», a affirmé Mme Muret-Beguin, dénonçant «une méconnaissance du milieu agricole». Beaucoup d’agriculteurs estiment être victimes d’ «agri-bashing», un dénigrement systématique, alors que les revenus agricoles sont parmi les plus bas du pays (350 euros par mois pour plus de 30% d’entre eux). Selon les chiffres de la Mutualité sociale agricole (MSA), 372 chefs d’exploitation agricole se sont suicidés en 2015, soit plus d’un par jour, une nette surmortalité par rapport aux autres catégories de la population. La France compte 448.500 chefs d’exploitation agricoles, en baisse de 1,5 à 2% par an.

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