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Soyons fiers du succès du BBB à l’étranger

Ces derniers jours, j’ai eu l’occasion de parler positivement du BBB dans le cadre d’une émission culinaire de la télévision anglaise et, dans la foulée, lors d’un reportage dans le journal de RTL-TVI. Via les réseaux sociaux, certains m’ont reproché de donner une image de rentabilité et de succès économique alors que la crise menace la survie d’un grand nombre d’élevages. J’ai choisi de m’expliquer vis-à-vis de ces personnes via le Sillon Belge car je voudrais que ces réflexions restent entre agriculteurs.

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Ces derniers jours, j’ai eu l’occasion de parler positivement du BBB dans le cadre d’une émission culinaire de la télévision anglaise et, dans la foulée, lors d’un reportage dans le journal de RTL-TVI. Via les réseaux sociaux, certains m’ont reproché de donner une image de rentabilité et de succès économique alors que la crise menace la survie d’un grand nombre d’élevages. J’ai choisi de m’expliquer vis-à-vis de ces personnes via le Sillon Belge car je voudrais que ces réflexions restent entre agriculteurs.

Les chiffres avancés dans le reportage sont caricaturaux. Même le poids du taureau a été arrondi à la hausse par le journaliste. Croire que les centres privés d’IA font fortune avec l’exportation de doses serait une grande erreur. En réalité, sur le marché mondial, le principal centre (AWE) vend des doses à un prix souvent inférieur au coût de production de ses concurrents privés qui vivent dans une économie réelle. On peut évidemment regretter que le succès du BBB en croisement ne bénéficie pas plus aux producteurs de génétique haut de gamme. Ce problème pourrait être réglé si les centres privés pouvaient dégager un bénéfice en travaillant l’exportation. J’ai sensibilisé le Ministre Collin à cette question et j’attends désespérément une réponse.

Faut-il pour autant regretter ce succès du BBB compte tenu de l’augmentation de l’offre de viande que cela entraîne ? Je ne crois pas qu’il soit encore possible aujourd’hui de rêver de protectionnisme primaire. L’économie est mondialisée et si nous ne vendons pas notre génétique, les Français vendront leurs races qui sont également performantes. Ou, les autres pays vendront du BB car nous n’avons pas le monopole de cette race. Géré intelligemment, le succès de notre race à l’étranger pourrait relancer la valeur génétique de nos animaux, comme on l’a connu dans les années 80 grâce aux Anglais par exemple.

Faut-il regretter ce reportage ? Certainement pas. Chaque jour, on nous tape sur la tête ! L’Horeca se détourne de la viande belge. Le jour de la sortie du reportage, Vivacité tenait des propos scandaleux sur le BBB. Mettre en avant la qualité de notre produit en mettant en évidence l’admiration qu’il suscite au-delà de nos frontières est un de moyen de restaurer notre image. Surtout quand il s’agit d’un chef cuisto réputé issu d’un pays qui produit l’Angus, la race qui a la meilleure image aujourd’hui grâce à un marketing impressionnant. Il n’est pas facile de donner une image qui donne envie et, en même temps, déclarer que l’on ne sait plus vendre nos produits ou qu’on doit les brader !

Sortir un reportage positif sur la viande belge le jour où le patron de Ryanair déclare que notre race est laide comme le péché, que les brésiliens sombrent dans un scandale de viande avariée, et pendant la campagne des 40 jours sans viande, je ne suis certainement pas prêt de le regretter. Désolé pour ceux qui croient que c’est en pleurant qu’on va s’en sortir !

Benoit Cassart

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