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Quarantaine et kit «achat» protégeront votre troupeau des maladies

Le kit « achat » de l’Arsia permet de tester jusqu’à six maladies (leptospirose, salmonellose, mycoplasmose, paratuberculose, néosporose et fièvre Q). S’y ajoutent l’IBR, dont la recherche est strictement obligatoire, et la besnoitiose, pour les animaux issus de zones à risques. Voyons cela en détail.

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Le coût du kit « achat » est relativement faible. Face aux dommages que peuvent causer les maladies qu’il détecte, l’investissement est loin d’être inutile », expliquent Julien Evrard et Emmanuelle Demarchin, vétérinaires à l’Arsia. De même, on comprend l’importance de réaliser une quarantaine lors de l’arrivée des animaux acquis ; le temps d’obtenir les résultats des analyses et de s’assurer que les animaux peuvent intégrer sans risque le troupeau.

Leptospirose

Un résultat positif révèle que l’animal acquis est infecté par la leptospirose et/ou vacciné. « Si un bovin a été vacciné, cela signifie que le pathogène circule dans la ferme du vendeur », alerte le docteur Evrard. « Cet animal peut donc être porteur de la maladie. »

Un résultat négatif indique que l’animal n’a pas eu de contact récent avec la bactérie (un contact trop récent n’apparaît pas dans les résultats d’analyse). Plus rarement, certains bovins négatifs sont en réalité porteurs de la bactérie.

Pour soigner l’animal, l’administration d’un traitement antibiotique est requise si l’on souhaite garder l’animal. « Mais la réforme est souvent plus sage. »

Les risques de transmission de la maladie sont importants ; l’animal infecté constituant un réservoir pour le pathogène. Les contaminations ont généralement lieu dans l’environnement même des animaux (point d’eau contaminé par les bovins porteurs, par exemple), mais aussi par l’intermédiaire du taureau (maladie vénérienne). Attention : la leptospirose est une zoonose  ; elle est transmissible à l’homme.

Salmonellose

Un résultat positif indique que l’animal acquis est infecté et/ou vacciné. « Des salmonelloses non pathogènes sont aussi détectées, de même que le vaccin contre la pastorellose. Les résultats du test doivent donc être interprétés avec prudence et, si nécessaire, approfondis. »

Un résultat négatif indique que l’animal n’a pas eu de contact récent avec la bactérie.

L’animal touché ne peut être soigné. Seule la réforme permet de stopper la propagation de la maladie.

La transmission de la maladie se fait quasi exclusivement via les matières fécales (et par les aliments qu’elles contaminent et qui seraient ingérés). La salmonellose est, elle aussi, une zoonose.

Mycoplasmose

Ici, aucun doute possible : un résultat positif signifie que l’animal est infecté par la mycoplasmose. « Ne l’intégrez pas au troupeau, même si la maladie y est déjà présente. Inutile d’amener d’autres souches sur la ferme ! ».

Un résultat négatif signifie que le bovin n’a pas eu de contact récent avec la bactérie ou est porteur sain, c’est-à-dire qu’il est porteur du pathogène mais n’exprime pas les symptômes de la maladie. « Ce type d’animal peut contaminer le troupeau d’accueil », avertit Julien Evrard.

Si l’animal est positif, la réforme est fortement conseillée. S’il est négatif, des tests plus poussés doivent être réalisés afin de confirmer le diagnostic.

Les risques de transmission sont importants, tant par contacts directs qu’indirects. De plus, la maladie est vénérienne.

Besnoitiose

« Les cas de besnoitiose sont extrêmement rares en Wallonie. « Réaliser un test est recommandé pour les animaux importés des zones à risques que sont la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et la Suisse. » Celui-ci est entièrement pris en charge par le Fonds sanitaire.

Un résultat positif au test confirme que l’animal est infecté. S’il est négatif, l’animal est non infecté ou a été infecté très récemment. « Il faut parfois plusieurs semaines avant que la maladie ne soit détectable. »

La positivité du test implique l’isolement et la réforme rapide de l’animal concerné.

La transmission est exclusivement mécanique (via les insectes, comme les taons, et les aiguilles à usage multiple).

Paratuberculose

Un animal positif est un animal infecté par la paratuberculose. « Toutefois, la période d’incubation de la maladie est très longue. Bien que 80 % des animaux soient infectés dans les deux premiers mois de leur vie, elle n’apparaît pas avant leurs deux ans », précise Emmanuelle Demarchin.

Un résultat négatif n’est pas aussi simple à interpréter. On observe en effet de nombreux faux négatifs. En outre, le taux de détection n’est que de 30 % sur les animaux infectés de plus de deux ans. « Vu la difficulté à détecter la maladie, il est conseillé d’analyser tous les animaux d’un lot et de comparer les résultats. »

La réforme de l’animal (et même du lot acquis) est fortement conseillée si les résultats sont positifs.

Les risques de transmission sont limités chez les bovins adultes. Ils peuvent toutefois contaminer l’environnement et les jeunes, en cas de contact et via les matières fécales.

La paratuberculose est dans la liste des vices rédhibitoires. L’acheteur dispose donc d’un mois pour annuler son achat auprès du vendeur.

Néosporose

Encore une fois, un résultat positif au test « néosporose » indique que l’animal est infecté. « Cela ne dit toutefois pas s’il a été contaminé avant sa naissance ou après. Il peut en effet être infecté in utero (infection verticale) ou par voie orale après la naissance (infection horizontale). » Dans ce second cas, l’infection est transitoire. Un résultat négatif atteste que l’animal est sain.

La réforme de l’animal est conseillée si le résultat est positif et qu’il s’agit d’une vache achetée pour la reproduction.

Les risques de transmission de la maladie sont nuls tant que la vache ne vêle pas. Attention : le placenta, l’avorton ou le veau mort-né constituent les principales sources d’infection pour les chiens de l’exploitation. Après ingestion de matériel infectieux, un chien peut excréter dans ses matières fécales la forme infectante transitoire du parasite pour les autres bovins pendant près de 30 jours.

Par ailleurs, un résultat positif chez une femelle dans les 30 jours qui suivent l’achat est considéré comme un vice rédhibitoire. « Ce qui permet de faire annuler la vente ! »

Fièvre Q

Un résultat positif renseigne que l’animal a été infecté par la fièvre Q. L’analyse ne donne néanmoins aucun élément permettant de savoir si l’individu excrète encore le pathogène.

Un résultat négatif indique que l’animal est sain. Réaliser un second test deux à trois semaines plus tard permet de s’en assurer formellement.

Les risques de transmission sont faibles, hormis lors de la mise bas ou de l’avortement, moment où la quantité de bactéries excrétée est très importante. « Faibles mais non négligeables, car le pathogène est très résistant. L’environnement peut donc rester contaminant très longtemps », insiste le docteur Demarchin.

Aucun traitement curatif n’existe. Si la maladie est détectée au sein du troupeau, la vaccination des individus sains est conseillée.

La fièvre Q est une zoonose importante provocant un état grippal chez les hommes et femmes en bonne santé mais accroissant les risques de fausses couches chez les femmes enceintes.

Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)

La rhinotrachéite infectieuse bovine est, elle, la seule maladie pour laquelle réaliser un test est obligatoire. « Un test négatif ne suffit pas pour avoir l’esprit tranquille… Il faut légalement réaliser une première analyse dans les 7 jours suivant l’achat, et une seconde entre 28 et 50 jours après l’achat. » En cas de résultats positifs, l’animal intégrant un troupeau I3 ou I4 doit être réformé.

« Les mesures de quarantaine doivent être respectées minutieusement et le transport réalisé dans les règles de l’art. Dans les cheptels sains, les achats constituent le plus gros risque de réinfection. »

J.V.

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